L'organisme Corpernicus vient de publier un rapport alarmant sur l'état de la sécheresse en Europe et ses conséquences sur l'agriculture et la production d'énergie.
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Une sécheresse qualifiée d'extrême sur les 3/4 du pays, tel est le constat de Copernicus sur les quatre premiers mois de l'année 2022. Copernicus est un programme de l'Union européenne qui collecte des données de manière continue sur l'état de la Terre. Concernant l'état de la sécheresse sur le continent européen, l'analyse de Copernicus porteporte sur des données collectées entre le 1er janvier et le 29 avril dernier. La moyenne des précipitations sur cette période montre un déficit majeur sur toute la zone qui s'étire du quart sud-est de la France jusqu'au sud-est de l'Ukraine, en passant donc par le nord de l'Italie, de la Bosnie, de la Bulgarie, et de la Moldavie. Les pluies ont également été déficitaires au sud de la Norvège et de la Suède, ainsi que sur une partie de la Russie.
L'indice d'humidité des sols montre une sécheresse qualifiée d'extrême sur une grande partie du continent européen : les Alpes, le nord de l'Allemagne et de la Pologne, le sud de l'Ukraine et le nord de la Roumanie, la Biélorussie, la Lituanie, l'Estonie, mais aussi le sud de la Russie, de la Norvège et de la Suède. En Espagne, les dernières précipitations d'avril ont permis d'améliorer la situation de sécheresse sévère de l'hiver.
Des conséquences sur le prix de l'énergie et les rendements agricoles
Les plus grands fleuves européens sont évidemment affectés par cette sécheresse quasiment générale, en particulier le plus long fleuve italien, le Pô, et le Danube (deuxième plus long fleuve d'Europe qui s'étire de l'Allemagne à l'Ukraine). Les niveaux très bas rendent difficiles la production d'énergie hydroélectriqueénergie hydroélectrique. Il faut savoir que l'Autriche tire environ 25 % de ses besoins en énergie grâce au Danube, la Slovaquie 10 %, la Serbie 37 % et la Roumanie 27,6 %. Le déficit de précipitations est de -80 % entre janvier et avril sur le Pô. Dans un contexte où la demande d'énergie hydroélectrique est grandissante, la sécheresse va continuer à faire grimper les prix déjà records de l'énergie en Europe. De plus, le niveau anormalement bas du fleuve Pô ne permet pas d'irriguer les champs italiens de maïsmaïs et les cultures de riz asséchés par le manque de pluie.
Les Alpes italiennes présentaient un déficit de neige de -61 % début avril (comparé à la moyenne 2009-2021), même si la situation s'est ensuite légèrement améliorée avec les quelques précipitations au cours du mois. Ce manque d'eau dans les Alpes du Sud a des conséquences sur la recharge des rivières au cours du printemps, et aggravera la sécheresse de la région des prochains mois.
Aggravation de la sécheresse en vue dans le sud de l'Europe
Des conditions bien plus sèches que la normale sont prévues par les modèles climatiquesmodèles climatiques pour la plupart des pays du sud de l'Europe, ainsi que ceux du sud-est, au moins jusqu'à fin juin. La météométéo s'annonce en revanche plus humide que la moyenne sur le nord de l'Europe sur la même période : au nord-est de la France, en Allemagne, sur les Iles Britanniques, la Pologne, le nord de l'Ukraine, la Russie et la Scandinavie. Sur la majeure partie de la France, aucune tendance sèche ou humide ne se dégage par contre à ce jour dans les prévisions à long terme de Copernicus.