Avec la canicule qui se met en place, la sécheresse s'aggrave à nouveau sur l'ensemble du territoire. La situation déjà très préoccupante du Sud est en passe de devenir catastrophique pour l'agriculture, mais aussi pour les nappes phréatiques.
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Après cinq mois très déficitaires en précipitations, la France a connu un mois de juin particulièrement pluvieux grâce aux violents orages répétitifs. Le déficit de pluie a atteint -41 % en janvier, -38 % en février, -38 % en mars, -25 % en avril, -63 % en mai, et excédentaire de +30 % en juin ! Une situation météométéo qui a permis d'améliorer momentanément la sécheresse de surface sur le nord et l'ouest du pays, mais pas au sud-est. Juin 2022 se classe en effet parmi les dix mois de juin les plus pluvieux sur la période 1959-2022 à l'échelle nationale et au premier rang des plus arrosés sur le Centre-Val de Loire, selon Météo France. Sur le pourtour méditerranéen en revanche, le déficit a continué de se creuser. Météo France précise, que sur la Corse où les cumuls mensuels ont rarement dépassé 5 mm, ce mois de juin est le second le plus sec derrière juin 2019 avec plus de 90 % de déficit.
La chaleur va assécher toute la France
Mais la vague de chaleur qui touche la France cette semaine s'annonce intense, et surtout durable. Aucune goutte de pluie n'est prévue ces 10 prochains jours, au moins, et les températures vont dépasser les 30 °C quasiment partout en France pendant toute cette période. Comme le montrent les cartes de Windy, la sécheresse de surface (0 à 40 cm de profondeur) est encore sévère, et localement exceptionnelle sur la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France, l'Alsace, les Pyrénées-Orientales, l'Ariège, les Alpes-Maritimes et Hautes-Alpes. La plupart des autres départements sont tout de même encore en état de sécheresse modérée ou légère. Cependant, après une semaine de chaleurchaleur intense, les prévisions de sécheresse des sols pour le lundi 18 juillet font virer les quatre coins de France au rouge sur la carte, soit un état de sécheresse « exceptionnel ».
Selon l'agrométéorologue Serge Zaka, « jusqu'à présent cantonnée aux espèces annuelles aux racines peu profondes (blé, orge, etc.), cette sécheresse va dorénavant impacter tous les types de culture non irriguée (annuelles comprises) comme la vigne, l'arboriculture, le maïs, etc. ».
L'état des nappes phréatiques n'a connu aucune amélioration
La situation est de plus en plus inquiétante pour les nappes phréatiques. « Les pluies importantes de juin ont principalement permis d'humidifier les sols et bénéficié à la végétation mais elles ne se sont que peu infiltrées en profondeur vers les nappes, sauf très localement, précise le BRGM, le service géologique national. La situation est particulièrement préoccupante, avec des niveaux localement très bas sur plusieurs secteurs notamment au centre-ouest (Charente, Poitou, Brenne, Touraine) et au sud-est (Bas-Dauphiné, Provence et Côte d'Azur). »
Le BRGM prévoit une aggravation de la situation des nappes souterraines tout au long de l'été, et même « aucune amélioration jusqu'à l'automne ». Rappelons que les prévisions saisonnières de Météo France annoncent des conditions plus sèches que la normale sur les deux tiers sud de la France pour le prochain trimestre, mais aucun scénario météo n'est privilégié sur le nord de la France.
Sécheresse en France : la situation s'est améliorée dans plusieurs régions sauf celle-ci
Article de Karine DurandKarine Durand, publié le 10 juin 2022
Les pluies de début juin ont permis d'améliorer la situation de sécheresse de surface sur une partie du pays, sauf dans les régions du Sud-Est. Mais la sécheresse devrait nettement s'aggraver sur l'ensemble du pays ces prochains jours avec un nouveau pic de chaleur prévu la semaine prochaine.
Après avoir connu son mois de mai le plus chaud et le plus sec depuis le début des relevés météo, la France a bénéficié d'une amélioration pluvieuse au début du mois de juin. Sous les violents orages de dimanche 5 juin, les cumuls de précipitation ont été conséquents : on a relevé jusqu'à 74 mm à Saint-Yan en Saône-et-Loire, soit l'équivalent d'un mois de pluie en quelques heures, et bien souvent plus de 50 mm localement en Haute-Vienne, dans l'Allier et dans la Nièvre. Dans le Sud, certains départements comme l'Aveyron ont également bénéficié de pluies bienfaitrices, à l'image de Rodez qui a enregistré 49 mm. De nouvelles pluies intenses ont ensuite concerné la moitié du pays mercredi 8 juin, en particulier les Pays de la Loire, l'Essonne, la Seine-et-Marne et le Berry, avec en moyenne 5 à 25 mm de pluie.
Une amélioration pluvieuse début juin sur plus de la moitié du pays
Fin mai dernier, Météo France précisait que l'humidité extrêmement basse des sols atteignait des niveaux qui ne s'observent qu'une fois tous les 25 ans en moyenne. Les cinq premiers mois de l'année ont été très déficitaires en matièrematière de précipitations en France : -41 % en janvier, -38 % en février, -38 % en mars, -25 % en avril -63 % en mai. Ce printemps 2022 se classe au 3e rang des plus chauds et des plus secs, avec un déficit moyen de -45 % sur l'ensemble de la saison. Une tendance sèche qui n'a pas attendu l'année 2022 pour débuter, puisque selon Météo France, une forte baisse des précipitations a été constatée depuis septembre, à l'exception du mois de décembre.
Mais en l'espace de quelques jours seulement, la sécheresse a nettement régressé sur l'ouest et le nord du pays. Cependant, la zone la plus concernée, le pourtour méditerranéen (Provence-Alpes-Côte d'Azur, partie est de l'Occitanie et Corse) n'a toujours pas reçu d'eau, ou très peu. La ville de Marseille, en état de sécheresse extrême, n'a reçu que 48 mm d'eau sur les six premiers mois de l'année, soit un déficit de 74 % ! Ce vendredi 10 juin, 35 départements sont en restriction, dont cinq en état de « crise » entraînant un arrêt des prélèvements non prioritaires, y compris les prélèvements agricoles : une partie des Bouches-du-Rhône, de la Vendée, de la Vienne, de l'Eure-et-Loir, et du Loiret. En ce qui concerne la sécheresse des nappes phréatiques, la situation reste préoccupante en Provence, au sud de la Drôme, sur la Côte d'Azur, en Vendée, dans le Maine et en Touraine, selon le BRGM.
Nouvelle aggravation généralisée de la sécheresse ces prochains jours
Cependant, l'été n'a pas encore officiellement débuté et de nouvelles fortes chaleurs sont prévues la semaine prochaine, avec des températures supérieures à 30 °C sur une grande partie du pays en milieu de semaine. La situation de sécheresse va subir un nouveau rebond, avec une aggravation inquiétante sur le pourtour méditerranéen, et un revirement de situation à l'ouest et au nord également : le pic de chaleur de la semaine prochaine devrait à nouveau faire basculer les trois quarts du pays dans un état de sécheresse alarmant.
Dans la dernière actualisation de ses prévisions climatiques à trois mois, Météo France envisage à nouveau un été plus chaud et plus sec que la normale au sud.
La sécheresse s'étend et s'intensifie en France
Article de Karine Durand, publié le 10 mai 2022
La sécheresse continue de s'aggraver en France avec plus de 50 arrêtés sécheresse en cours. Cette situation de blocage météo durable fait suite à quatre mois consécutifs et déficitaires en pluie sur le pays.
Les quatre premiers mois de l'année ont été déficitaires en matière de précipitations en France : -41 % en janvier, -38 % en février, -38 % en mars et -25 % en avril. Selon Météo France, le cumul de pluie moyen sur l'ensemble du pays est le plus faible depuis 11 ans. Ce cumul correspond à ce que l'on retrouvait à la même époque pour les grandes sécheresses historiques de 1976, 1993, 1997 et 2011. Après un mois de décembre 2021 marqué par des précipitations excédentaires, la sécheresse de janvier et février n'apparaissait pas encore comme importante, mais la situation s'est aggravée en mars et avril, au moment où les pluies du printemps sont censées jouer un rôle bénéfique.
Ce vendredi 20 mai, 55 départements sont touchés par des arrêtés de sécheresse, avec des restrictions d'usage de l'eau. Le Ministère de l'Ecologie a publié sa carte de prévision de sécheresse pour les 3 prochains mois, la totalité de la France est concernée par le risque :
La région PACA n'avait jamais connu un tel déficit de pluie
En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), région la plus touchée, le déficit de précipitations est de 38 % en avril selon Météo France, et il s'élève à 58 % sur les quatre premiers mois de l'année. En ce qui concerne la période de début janvier à fin avril, il s'agit de la valeur de déficit la plus élevée enregistrée depuis 1958, soit depuis le début des relevés. La faute à des situations de blocage anticyclonique et à des flux de sud répétitifs (notamment responsables des nuages de sable sur la France)).
Après le Sud-Est, la région Grand Est et le nord de la Nouvelle-Aquitaine sont également fortement impactés par la sécheresse : cependant, dans ces deux zones, la situation s'est légèrement améliorée grâce aux pluies d'avril. Le déficit de pluie est également important sur une bonne partie nord du pays. À Paris-Montsouris, il n'a pas été recueilli de pluie significative (au moins un millimètre en 24 heures) depuis le 15 avril dernier. Les postes de Dieppe, Beauvais, Abbeville, Amiens, Charleville-Mézières, Reims et Troyes n'ont pas, eux aussi, recueilli de pluie significative durant les 15 derniers jours d'avril 2022. Sur la moitié nord du pays, la bise de nord-est a joué un rôle important : il s'agit du plus sec des ventsvents et celle-ci a largement dominé durant le mois d'avril.
Le déficit de précipitations n'occasionne pas seulement une sécheresse superficielle des sols, mais impacte aussi les nappes phréatiques. Leur niveau est bas dans la région PACA, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Poitou-Charentes selon le BRGM.
Les tendances saisonnières prévoient une aggravation de la sécheresse
La sécheresse des sols va continuer à s'aggraver. « Le mois de mai est toujours associé à une baisse de l'humidité des sols, c'est normal, mais la sécheresse est bien plus forte et prématurée que la normale. Elle correspond à une situation de juin, voire juillet selon les régions, d'après François Jobard de Météo France. Les sols agissent comme un réservoir d'eau, et actuellement le réservoir se vidange beaucoup trop vite. »
Les tendances saisonnières de Météo France, un aperçu global des trois prochains mois, prévoient à nouveau un temps plus sec que la moyenne au sud. En mai, juin et juillet, la moitié sud devrait à nouveau être sous l'influence régulière de l'anticycloneanticyclone avec un temps sec et calme. Au nord par contre, aucune tendance météo ne se dégage en priorité pour les prochains mois.