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Dans la partie orientale la plus touchée par le supertyphon Haiyan, on déplore au 7 janvier 2014 5.785 décès. Sur tout l'archipel, le bilan officiel est de 6.183 morts, 28.626 personnes blessées et 1.785 personnes toujours portées disparues. Voilà deux mois que la dépression tropicale d'une puissance rarement égalée, équivalente à la catégorie 5 de l'échelle de Saffir-Simpson a balayé les Philippines, mais pour l'heure les bilans humain et matériel peinent à se stabiliser. Janssen Powers s'est rendu sur place et rapporte ce court film, témoignant du déroulement de la pire catastrophe naturelle de l'année 2013.
Le typhon Haiyan a frappé les côtes philippines en novembre 2013. Janssen Powers, réalisateur américain, s'est rendu sur l'archipel et rapporte ce poignant témoignage. © Janssen Powers, Vimeo
La vidéo décryptée : Tacloban, une ville entièrement détruite
Lorsqu'il était plus jeune, Janssen Powers était toujours celui, dans la bande d'amis, qui avait la caméra. Aujourd'hui, il en a fait son métier et s'est rendu dans la région la plus dévastée des Philippines, juste après le passage du supertyphon Haiyan. Cette dépression, née quelques jours plus tôt au large de la Micronésie, s'est rapidement intensifiée. Le 6 novembre 2013, elle était déjà classée supertyphon d'une puissance équivalente à 4 sur l'échelle de Saffir-Simpson, avec des rafales de vents à déjà plus de 250 km/h. La région de Guiuan, située au sud-est de Manille, fut la première frappée. Lors de son passage, Haiyan a tout dévasté, isolant la région du reste du monde des jours durant.
À 4 h 40 du matin (heure locale), le 8 novembre, le nord-est de l'île de Leyete était balayé par des vents de 315 km/h, avec des pics de rafales pouvant atteindre 379 km/h. Haiyan était alors à son maximum de puissance, équivalent à la catégorie 5 de l'échelle de Saffir-Simpson, utilisée pour les ouragans. C'est la plus grosse tempête tropicale à avoir frappé les côtes terrestres. En général, à l'approche des terresterres une dépression perd de l'énergieénergie, à mesure que les interactions terre/airair augmentent. Mais ce coup-ci, les conditions océaniques étaient telles qu'au contraire le typhon s'est renforcé. La région de Guiuan, première frappée, a subi les plus violentes intempéries.
Tacloban est une ville portuaire située dans le nord-est de l'île Leyete. Le centre-ville est à seulement cinq mètres au-dessus du niveau de la mer, et au passage du supertyphon Haiyan, on a pu observer un mur d'eau de plus de cinq mètres, sept mètres par endroits. © Idé
Avec les violentes rafales de vents, Haiyan a apporté une énorme onde de tempêtetempête sur l'île de Leyete. À la pointe nord-est de l'île, au niveau de la ville Tacloban, les vents cycloniques ont canalisé l'eau dans le golfe, entre Samar et l'île de Leyete. Un murmur d'eau s'est formé, mesurant jusqu'à sept mètres de haut. Le problème est que les côtes philippines sont à seulement cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. La majorité des habitations du bord de mer ont été détruites, et c'est dans cette zone de l'archipel que l'on déplore le plus de victimes. La majorité se s'est noyée, happée par ce gigantesque mur d'eau, rappelant la dynamique d'un tsunami. Dans la vidéo, tous les témoins sont de cette région, ils racontent qu'ils étaient submergés d'eau, entourés des corps des victimes.
L’après-vidéo : Tip, Camille, peu de dépressions similaires à Haiyan
S'il est difficile de l'affirmer, puisque les vents et la pressionpression au centre de la dépression n'ont été évalués que par images satellites, il ne fait que peu de doutes que le typhon Haiyan est au moins dans le top 3 des typhons les plus intenses jamais observé. Avec une pression minimale évaluée à 890 hPa et des rafales de vent proches des 380 km/h en son centre, le typhon Haiyan n'aurait d'équivalent que le typhon Tip, né en octobre 1979, avec une pression en son centre de 870 hPa, et des vents étaient de 305 km/h. Mais si toutes les Philippines ont été touchées, c'est indéniablement la région de Guiuan, la première frappée, sur laquelle s'est déversée une grande partie de l'énergie de la tempête.
Voilà deux mois maintenant que le typhon est passé, mais l'heure est encore aux bilans. Lorsque Janssen Powers s'est rendu sur l'archipel, il s'attendait à raconter une histoire de destruction, mais au lieu de cela, c'est une histoire de résiliencerésilience qu'il a trouvée. Quelque 3.424.593 familles ont été affectées par la tragédie, pourtant, culture philippine ou résilience, voici ce qu'on entend à la fin de ce film. « Nous avons choisi de rire, et non de pleurer. Si vous pleurez, rien ne se passe. Des rires et de la joie, c'est le seul moyen d'effacer la douleurdouleur, c'est peut-être notre culture philippine. »
Chronique : l'extrême en vidéo
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