Il y a près de 150.000 ans, un homme préhistorique tomba dans une cavité creusée par l'érosion karstique non loin de la ville d'Altamura, dans la région de Puglia « les Pouilles » en Italie du Sud. Incapable d'en ressortir, il y périt et son squelette, fossilisé, incrusté dans la roche calcaire de la grotte de Lamalunga, a été découvert en 1993. L'Homme d'Altamura est le mieux conservé des squelettes d'Hommes préhistoriques (de Néandertal) jamais retrouvés.
La ville d'Altamura consacre à cette découverte un « réseau de musées » (rete museale) fascinant, où l'on peut étudier en détail cette découverte, et comprendre comment des restes d'animaux et d'humains datant de l'âge de pierre ont été remarquablement conservés au long de dizaines de milliers d’années. La reproduction, remarquablement réaliste, du personnage attire la curiosité et la sympathie des visiteurs du Museo nazionale d'Altamura.
Les trulli d’Alberobello
La légende raconte que les « trulli », extraordinaires réalisations architecturales qui entourent la ville d'Alberobello dans les Pouilles, sont nés à la suite de la création par un seigneur féodal d'une lourde taxe sur les habitations. Les habitants imaginèrent ces toitures coniques de pierres taillées, à l'origine appuyées sur un poteau de bois central.
Lorsqu'un collecteur de taxes approchait le village, il suffisait de retirer le poteau, la construction entière s'effondrait, et hop, plus de maison à taxer ! Aujourd'hui, on vient du monde entier pour visiter ces étonnantes maisons de « schtroumpfs ». On y trouve des boutiques, des restaurants, on peut même loger dans certains d'entre eux, luxueusement aménagés.
Les troglodytiques Sassi de Matera
Les Sassi, un autre mot pour désigner des « pierres » (en italien : pietre, à prononcer « piétré ») furent durant des siècles l'habitat de milliers de citoyens démunis de la région de Matera, mêlant habitats troglodytiques, creusés à la main dans la roche calcaire friable. En 1993, les Sassi ont été classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.
En 1995, la zone fut le site d'un grand bouleversement : le président italien, ému de la pauvreté des habitants, décida d'évacuer l'endroit, offrant à chaque famille un appartement moderne en échange de sa grotte insalubre. Soixante ans ans plus tard, le vaste quartier des Sassi, au cœur de la ville de Matera, est progressivement rénové, on y trouve de plus en plus de lieux d'exposition, des grottes où l'on a reconstitué le cadre de vie d'une famille qui habitait les Sassi et des structures touristiques dont certaines sont luxueuses.
Le saviez-vous ?
La ville de Matera a été nommée capitale culturelle de l’Europe pour l’année 2019.
Au bord de la falaise, les Trabucchi du Gargano
Le rivage de l'Adriatique, souvent composé de petites falaises, présente quelques jolies petites plages très fréquentées en haute saison, comme celles de Polignano ou de Monopoli. Quiconque a lu le livre de Laurent Gaudé Le soleil des Scorta, prix Goncourt 2004, n'a pu manquer de s'interroger sur le trabucco du site fictif de Montepuccio ; c'est là où se déroule l'action du livre, sur le rivage du Gargano, une péninsule rocheuse dont les routes tortueuses rappellent un peu celles de la Corse. On peut retrouver plusieurs de ces dispositifs de pêche depuis la rive, un peu comparables aux carrelets des rivages de Charente.
On retrouve également des Trabucchi dans les Abruzzes, ancrés au bord des falaises, ils sont généralement construits en pin d'Alep et leurs longues antennes servent à mettre en place un filet de pêche. Classés monuments historiques, les « Trabucchi du Gargano » ont donné naissance à des restaurants pittoresques où l'on peut savourer les produits de la pêche devant les eaux bleues de la mer adriatique.
L'excavatrice à roue à godets Bagger 288 Jusqu’à l’arrivée de la Bagger 292 et la Bagger 293, l’excavatrice à roue à godets Bagger 288 était le plus grand véhicule sur chenilles au monde, après avoir supplanté, à son arrivée en 1978, le véhicule Crawler de la Nasa qui servait au transport de l’immense fusée Saturn V. Il existe une quinzaine de ces engins aux mensurations impressionnantes : 240 m de long et 96 m de hauteur pour un poids total de 13.500 tonnes. Chacune de ces machines peut dégager environ 240.000 tonnes de terre par jour. Chacun des 18 godets peut contenir 6,6 tonnes de matériaux. Avec leurs 12 chenilles de 3,8 m de large chacune, les excavatrices peuvent avancer de 10 m par minute. © Martin Röll, CC by-sa 2.5
La mine de diamant d'Oudatchnaïa, en Russie Oudatchnaïa (« gisement chanceux » en russe) est la troisième plus grande mine à ciel ouvert du monde. Elle s’enfonce de 600 mètres dans un champ de kimberlite pour y exploiter les diamants. La compagnie Alrosa, qui la gère depuis 2010, envisage dorénavant une exploration souterraine du site. Découverte en 1955, deux jours seulement après celle de Mir, elle se situe dans la république russe de Sakha, non loin du cercle arctique. Ses réserves ont été estimées au total à 225,8 millions de carats et sa production annuelle serait de plus de 10 millions de carats de diamants. © Stepanovas, CC by-sa 3.0
Qu'est-ce qu'une carrière ? Le mot « carrière » vient du latin quadrus qui est un raccourci de quadrus lapis, lequel terme signifie « pierre carrée », autrement dit « pierre taillée ». À la différence des mines où sont extraits des matériaux dits stratégiques ou précieux de types carbonifères ou métalliques, les carrières sont exploitées pour leurs ressources minérales principalement à destination de la construction : pierres et sables. Cela peut être dans des éboulis, des dépôts alluvionnaires ou des massifs rocheux. Les exploitants ont le choix avec des roches sédimentaires comme le grès ou le calcaire, des roches éruptives et métamorphiques comme le marbre, les porphyres, les schistes, les ardoises, les granits, etc. © Ckphotography, CC by-nc 2.0
Mir, l'une des plus grandes mines au monde Située en république de Sakha, en Sibérie orientale, près de la ville de Mirny, Mir (surnommée aussi Mirny) est une mine de diamant à ciel ouvert. Profonde de quelque 525 m pour un diamètre de 1.200 m, elle est la quatrième excavation la plus profonde au monde. L’exploitation en surface de la première (elle fut découverte en 1955) et plus grande mine de diamant de l’actuelle Russie fut momentanément arrêtée en 2001. L’activité gérée par la compagnie Alrosa a depuis repris partiellement, mais en profondeur, via un réseau de tunnels, commencé en 1970, et qui ne cesse de s’étendre. Les experts estiment que la mine Mir (« paix », en russe) pourra produire des diamants durant plus de 20 ans encore. © Staselnik, CC by-sa 3.0
La mine de Bingham Canyon, où sont extraits cuivre, or et argent Il paraît qu’on peut la voir à l’œil nu depuis l’espace, à bord de la Station spatiale internationale (ISS). La mine à ciel ouvert de Bingham Canyon, située dans l’Utah (États-Unis), au sud-ouest de Salt Lake City, s’étend sur quelque 4 km et s’enfonce actuellement dans la Terre sur près d’un kilomètre. Propriété du groupe Rio Tinto, elle est exploitée depuis 1906. C’est l’une des plus productives au monde. En 2004, plus de 15 millions de tonnes de cuivre en furent extraites, 5.900 tonnes d’argent et quelque 715 tonnes d’or. Un glissement de terrain s’est produit en 2013 sur sa face sud, sans faire de victime. © Qphotography.net, CC by 3.0
La mine de diamant de Diavik, au Canada La mine de diamant de Diavik se situe au Canada, à environ 300 km de la ville de Yellowknife, la capitale des Territoires du Nord-Ouest, et à 220 km du cercle arctique. Propriété de Diavik Diamond Mines Inc. et Harry Winston Diamond Mines Ltd., son exploitation a commencé en 2003, après l’assèchement d’une partie du lac de Gras pour accéder aux cheminées de kimberlite nord et sud situées en dessous. La production atteint en moyenne 8 millions de carats chaque année. Au total, son exploitation devrait durer entre 16 et 22 ans. © Harry Winston, CC by 3.0
La mine de Morenci, en Arizona, une des plus grandes exploitations de cuivre Propriété de Freeport-McMoRan, la mine de Morenci située dans le sud-est de l’Arizona est une des plus importantes exploitations de cuivre des États-Unis. Elle fut découverte par des chercheurs d’or à la fin des années 1860 et les premiers mineurs arrivèrent en 1872. Dans un premier temps souterraine, elle devint progressivement à ciel ouvert à partir de 1937. Pas moins de 700.000 tonnes sont déblayées chaque jour et la production de cuivre s’élève à 382.000 tonnes par an. Environ 200 personnes travaillent sur place. © Tom Blackwell, CC by-nc 2.0
La carrière de Carrare et son marbre blanc, en Italie Exploitée depuis environ 2.200 ans, la carrière de Carrare est célèbre dans le monde entier pour la blancheur de son marbre qui présente peu de veines. Les Romains l’appelaient marbre de Luni (marmor lunensis) car les blocs, très prisés dans l’architecture publique — et privée (villa patricienne) —, embarquaient pour Rome dans le port de Luni. Après une « pause » durant les invasions barbares, l’exploitation reprit avec l’essor du christianisme dans toute la région. Le David de Michel-Ange a contribué aussi à sa renommée durant la Renaissance. © Lucarelli, CC by-nc 2.0
Les anciennes carrières de phosphate de la Malogne, en Belgique Les anciennes carrières de la Malogne s’étendent sur environ 80 hectares à proximité de la ville de Mons, en Belgique. Elle doivent leur nom à l’usine de phosphate (devenue aujourd’hui, en partie, un bois). Seul un tiers est accessible à pied ou en canot, le reste étant sous les eaux ou des remblais. Les galeries, creusées à la main, s’étendraient sur 260 km. Exploitée depuis 1870, ce fut l'une des premières carrières à extraire le phosphate à destination de l’agriculture. À noter que ces lieux ont abrité la Résistance durant la première et la seconde guerre mondiale. © Serge Ottaviani, CC by-sa 3.0
La mine de Radomiro Tomic, au Chili La mine de Radomiro Tomic se situe dans les Andes chiliennes, à 3.000 mètres d’altitude, dans le désert d’Atacama, à seulement 4 km de la mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde (jusqu’à 850 mètres de profondeur). Découverte en 1952, son exploitation par Codelco Norte n’a commencé qu’en 1995 lorsque la technologie nécessaire était disponible et que la compagnie chilienne l’a jugée rentable. La production de cuivre des deux mines réunies atteint environ 1.300.000 tonnes (dont 300.000 tonnes pour Radomiro Tomic) chaque année. © Codelco, CC by-nc 2.0
La mine de granit de South Barre, aux États-Unis Située au nord-est des États-Unis, dans l’état du Vermont, la mine de South Barre s’étend sur environ 2,5 km de long et 1,2 de large. Le granit extrait de ce vaste gisement est renommé dans le monde entier pour sa qualité, la finesse de ses grains et sa résistance aux intempéries. Il est très recherché par les sculpteurs pour leurs commandes extérieures. La petite ville de Barre, toute proche, lui doit son expansion galopante avec l’arrivée du chemin de fer, à la fin du XIXe siècle. © Stephen Lee, CC by-nc 2.0
Les mines de cuivre de Radomiro Tomic, au Chili Godets géants utilisés par les mineurs pour déblayer les roches du gisement de cuivre de Radomiro Tomic, propriété de Codelco, au Chili. Entre 600.000 et 650.000 tonnes de roches sont déplacées chaque jour sur ce site exploité depuis 1995. © Codelco, CC by-nc 2.0
Le camion géant Lectra Haul M200 Camion géant Lectra Haul M200 construit par Unit Big. Il fut le premier au monde avec une capacité de 200 tonnes de charges utiles sur deux essieux. Vide, son poids est de 190 tonnes. Quatre moteurs électriques alimentés par une génératrice au diesel lui donnent toute sa puissance. © Cjp24, CC by-nc 2.0
Une excavatrice géante à godets, au musée Ferropolis, en Allemagne Visible au musée Ferropolis, la cité de fer, à Gräfenhainichen, en Allemagne, dans une ancienne mine de charbon à ciel ouvert, cette excavatrice géante à godets (en anglais, Bucket-wheel excavators) est un des plus grands véhicules jamais construits. Ses dimensions sont impressionnantes : 130 mètres de longueur pour 30 mètres de hauteur et près de 2.000 tonnes. Depuis les premiers modèles construits dans les années 1920, leur concept n’a pas beaucoup changé et seule leur taille a considérablement augmenté. © Morgennebel, CC by-nc 2.0
Une carrière de quartz près de Peyrilles, en France Carrière à proximité de la petite commune de Peyrilles (Peirilhas en occitan et Petrilius villa en gallo-romain, qui signifie « petite pierre »). Imerys Ceramics France y exploite un gisement de quartz de haute pureté et de granulats à destination des producteurs de silicium. Une partie du site est en voie de réhabilitation. © Retrachièr, DP
La mine d'uranium Ranger, dans le Parc national de Kakadu, en Australie Située au bord de l’océan, dans le Territoire du Nord, en Australie, plus exactement dans le Parc national de Kakadu, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, la mine d’uranium Ranger est très controversée pour son impact sur l’environnement. Après une extraction de concentré d’oxyde d’uranium qui a culminé à 4.000 tonnes par an les années qui ont suivi son ouverture en 1980, la production a ensuite baissé (de moitié depuis les années 2000) si bien que ses propriétaires envisagent désormais de stopper les activités (2015). © Greens MPs, CC by-nc 2.0
Super Pit ou Fimiston Open Pit, la plus grande mine d'or d’Australie Fimiston Open Pit, dite aussi Super Pit, est la plus grande mine d’or d’Australie (localisée en Australie-Occidentale). Longue d’environ 3,8 km et large de 1,5 km, sa profondeur atteindra bientôt 600 mètres. Depuis son ouverture en 1989, 15 millions de tonnes de roches sont déplacées chaque année (environ 240.000 tonnes par jour), pour une production moyenne d’or de 28 tonnes. © Rr2000, CC by-sa 3.0
La carrière calcaire du Lampourdier, près d'Orange, en France Située au sud d’Orange, à quelques encablures du Rhône et au voisinage des célèbres vignobles de Chateauneuf-du-Pape et des Côtes-du-Rhône, la carrière du Lampourdier est exploitée par le groupe Lafarge. La roche calcaire extraite est transformée en granulats à destination des cimenteries. Dans un souci de développement durable, l’entreprise favorise le transport par voie fluviale. La production annuelle est de 250.000 tonnes et devrait atteindre 600.000 tonnes après de nouveaux aménagements. Dans une vingtaine d’années, environ 1 million de tonnes de matériaux sortiront de la carrière selon leurs estimations, ce qui n’est pas sans inquiéter la population et les viticulteurs de la région qui voient ce site de plus en plus grignoté. © Jean-Louis Zimmermann, CC by 2.0
La célèbre carrière de Carrare, en Italie Hormis celles qui mènent au chantier d’exploitation, la plupart des routes mais aussi des tunnels et viaducs sur les flancs de la montagne des Alpes apuanes sont accessibles en voiture au public. « C’est moelleux, on n’a pas la sensation de marcher sur du marbre, on dirait que l’on marche sur du coton », racontent souvent les visiteurs. © Arthur Davis, CC by-nc 2.0