Massif et global. Dû à la pollution, et particulièrement aux pesticides. Le déclin des insectes fait couler beaucoup d'encre dans les médias. Aujourd'hui, la plus grande méta-analyse jamais réalisée sur le sujet révèle des conclusions un peu plus nuancées.


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    Le phénomène du pare-brise serait bien vrai. En scrutant 166 études à long terme sur 1.676 sites, des chercheurs ont écrit l'analyse la plus complète du statut mondial des insectes. Sans surprise, leur protection n'en ressort que plus urgente. Et leur méta-analyseméta-analyse, publiée dans la revue Science, apporte des éclairages sur les croyances actuelles.

    La biomasse d'insectes terrestres, qui passent l'intégralité de leur vie hors de l'eau (papillons, sauterellessauterelles, fourmis...), a diminué de 0,92 % par an en moyenne. Soit une chute de 24 % en 30 ans. Contrairement aux insectes séjournant au moins une partie de leur vie sous l'eau douce, à l'instar des moucherons et des éphémères, dont les populations ont augmenté d'une moyenne de 1,08 % par an. Un bond de 38 % en 30 ans ! 

    Ces deux phénomènes sont particulièrement observés en Amérique du Nord et dans certaines régions européennes. Toutefois, les chercheurs remarquent que les données varient fortement, « même parmi les sites à proximité », explique un communiqué. Ainsi qu'au sein des groupes étudiés. Par exemple, s'il y a moins d'insectes vivant dans l'herbe et sur le sol, le nombre d'insectes habitant dans les canopéescanopées est resté stable.

    L'urbanisation serait une des causes majeures du déclin des insectes terrestres. © Gearstd, Adobe Stock
    L'urbanisation serait une des causes majeures du déclin des insectes terrestres. © Gearstd, Adobe Stock

    Des chiffres et des causes

    Jonathan Chase, coauteur de l'étude, est optimiste. « Ces chiffrent montrent que nous pouvons inverser les tendances négatives. Au cours des 50 dernières années, plusieurs mesures ont été prises pour nettoyer nos rivières et nos lacs pollués dans de nombreux endroits à travers le monde. Cela a peut-être permis la récupération de nombreuses populations d'insectes d'eau douce ».

    Les chercheurs soulèvent un dernier point d'une grande importance. La destruction des habitats naturels, due en particulier à l'urbanisation, est un facteur dominant du déclin des insectes terrestres. Cela rejoint un rapport de l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversitébiodiversité et les services écosystémiques) stipulant que les changements dans l'utilisation des terresterres et des mers sont la première cause du déclin des insectes. Bien devant la pollution.