L’Australie, l’Arctique, l’Amazonie, les États-Unis. Aucune région du monde ne semble plus pouvoir échapper aux méga-incendies. Et grâce à ses satellites d’observation, la Nasa fournit aux chercheurs des informations précises sur les mouvements et la composition des fumées émises par ces monstrueux feux de forêt. Ici, par exemple, gros plan sur les panaches de monoxyde de carbone.


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    Depuis plusieurs semaines, la Californie -- et avec elle, une grande partie de l'ouest des États-Unis -- est en feu. Il y a quelques jours, AquaAqua, un satellite de la NasaNasa a capturé, grâce à son sondeur infrarougeinfrarouge atmosphérique (AirsAirs), les panaches de monoxyde de carbonemonoxyde de carbone (CO) émis par ces incendies dévastateurs. Dévoilant des zones dans lesquelles les concentrations apparaissent jusqu'à plus de dix fois supérieures à la normale.

    La composition de la fumée qui émane des feux de forêt dépend entre autres de la nature du combustiblecombustible, de sa densité ou encore de l'humidité de la zone. Les principaux polluants que l'on y trouve restent toutefois les particules fines et le monoxyde de carbone (CO). Ce dernier est produit par la combustioncombustion incomplète de la végétation. Et il peut persister jusqu'à un mois dans l'atmosphère, tout en voyageant sur de grandes distances.

    Sur cette animation, des moyennes sur trois jours des concentrations de monoxyde de carbone (CO) à environ 5 kilomètres d’altitude entre le 6 et le 14 septembre 2020. Dans les zones rouge et orange, les concentrations dépassent les 350 parties par milliards en volume (ppbv). À comparer avec des concentrations de fond, en vert et en bleu, de l’ordre de 30 à 50 ppbv. © JPL-Caltech, Nasa

    Des émissions de CO aux États-Unis et en Amazonie

    Le CO est un gazgaz particulièrement toxique. Car il est capable de se fixer sur l'hémoglobinehémoglobine du sang à la place de l'oxygène. Il est d'ailleurs la première cause d'empoisonnement mortel dans de nombreux pays. Mais à la haute altitude cartographiée ici par la Nasa, il a peu d'effet sur l'air que nous respirons. Toutefois, si des vents violents le soufflaient vers la surface, il pourrait avoir un impact significatif sur la qualité de notre air. En attendant, il influe sur le pouvoir d'oxydationoxydation de notre atmosphère et contribue ainsi à augmenter les concentrations de méthane et d'oxydes nitreuxoxydes nitreux et ainsi, le réchauffement climatique.

    Les images de la Nasa révèlent aussi que le panache de CO émis par les incendies dans l'ouest des États-Unis, d'abord assez stable, se déplace vers l'est. Les experts estiment ainsi que ces fumées pourraient à nouveau traverser l'Atlantique pour atteindre l'Europe dans les jours qui viennent.

    Les images de la Nasa donnent enfin un aperçu des émissionsémissions dues aux incendies qui continuent de ravager l'Amazonie. Et tout particulièrement ces derniers jours, la région du Pantanal brésilien, un véritable sanctuaire de la biodiversité. Il y a quelques jours, l'Institut national de recherches spatiales (INPE) brésilien indiquait avoir identifié, entre le 1er janvier et le 13 septembre 2020, 14.764 foyers d'incendie. C'est 214 % plus que l'année dernière à la même période !