En Gironde, dans le nord de la forêt des Landes, la situation se tend d’heure en heure. De minute en minute, même. Des « vents puissants et changeants soufflent par rafales » sur les zones en proie aux flammes depuis la semaine dernière. Le Service départemental d’incendie et de secours de Gironde (Sdis 33) prévient qu’à partir de 15 heures, la forêt des Landes pourrait « devenir une poudrière ». Les soldats du feu, eux, mobilisent tous les moyens à leur disposition pour tenter de contenir les flammes. Lances à incendie, Canadairs, mais aussi feux tactiques, contre-feux et pare-feux.


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    Depuis presque une semaine entière maintenant, d'importants incendies ravagent la forêt des Landes. En Gironde, on pleure quelque 14.000 hectares de bois brûlés. Dans le sud du département, du côté de Landiras, près de 10.000 hectares sont déjà partis en fumée. Et sur la côte, dans le secteur de la Teste-de-Buch, plus de 4.000 hectares ont été réduits en cendres. Avec les températures qui continuent de monter, la sécheresse qui s'accentue et les vents puissants et capricieux qui soufflent sur la région, la situation reste critique en ce lundi 18 juillet. Elle semble même vouloir se dégrader.

    Quelque 3.500 personnes supplémentaires sont en cours d’évacuation du côté de Landiras (Gironde, 33). Ce lundi 18 juillet au matin, plus de 16.000 personnes ont déjà dû abandonner leur domicile — ou leur lieu de vacances – depuis le début des feux dans la forêt des Landes, menacées surtout par les fumées toxiques. Pour l’heure, aucune victime n’est à déplorer dans la population. © toaSSS, Adobe Stock
    Quelque 3.500 personnes supplémentaires sont en cours d’évacuation du côté de Landiras (Gironde, 33). Ce lundi 18 juillet au matin, plus de 16.000 personnes ont déjà dû abandonner leur domicile — ou leur lieu de vacances – depuis le début des feux dans la forêt des Landes, menacées surtout par les fumées toxiques. Pour l’heure, aucune victime n’est à déplorer dans la population. © toaSSS, Adobe Stock

    Le directeur Service départemental d'incendie et de secours de Gironde (Sdis 33) évoquait ce matin, lors d'un point presse, des flammes de « 100 mètres de haut », une situation « extrême et exceptionnelle », « un phénomène que nous n'avons jamais vu avant » sur un feu de forêt. Sur le terrain, les pompiers font état de « pins qui éclatent » sous l'effet de la chaleurchaleur et qui catapultent leurs écorces sur des parcelles jusque-là épargnées. Les « sautes de feufeu » se multiplient.

    En plus des soldats du feu qui luttent au sol et des moyens aériens, une autre technique avait déjà été mise en œuvre pour combattre le feu. La technique des contre-feux. Elle fait partie intégrante des outils à disposition des pompiers pour venir à bout des incendies. Elle est régulièrement utilisée en France. Et a servi lors des méga-incendies qui ont ravagé l'Australie en 2019/2020.

    Comment parer le feu au mieux ?

    L'idée, c'est de lutter contre le feu... par le feu ! Le feu qui permet de brûler la végétation de manière contrôlée. Afin que les flammes ne trouvent plus de combustiblescombustibles pour s'entretenir. Ainsi, lorsque l'incendie et le contre-feu finissent par se rencontrer, ils s'éteignent mutuellement. Mais la technique reste risquée. Et difficile à mettre en œuvre dans les conditions qui règnent actuellement sur la forêt des Landes. Le vent et l'absence d'humidité rendant les opérations délicates.

    L'autre possibilité, c'est de recourir au brûlage tactique. D'allumer des feux tactiques le long d'une zone pour canaliser le flanc d'un incendie. Ou dans une parcelle définie, pour y supprimer la végétation. Le risque, ici, est le même qu'avec les contre-feux. C'est-à-dire de déclencher un nouveau feu, là où justement on espérait réussir à stopper celui en cours.

    Pour éviter cela, des décisions difficiles ont été prises en Gironde. Des opérations de coupe rase sont désormais en cours. Dans la forêt des Landes, aussi bien du côté de Landiras que de celui de la Teste-de-Buch, des arbres sont abattus sur des parcelles dites tactiques de 15 kilomètres. Le bois est dégagé. Les résidus sont broyés. Objectif, ne plus laisser de matièrematière à brûler aux flammes qui menacent. En créant des couloirs sans combustibles de 800 mètres de large. Autant, espérons-le de pare-feux naturels.

    Du côté de la Teste-de-Buch plus spécifiquement, c'est encore une autre tactique qui vient d'être mise en place. L'Office national des forêts a commencé à ramener des tonnes de sable destinées à stopper le feu de forêt en formant une autre sorte de barrière naturelle contre les flammes. Objectif : éviter que le feu atteigne finalement la ville de Biscarosse et se propage au département des Landes.