Et si l’on donnait une seconde vie aux mégots de cigarettes ? C’est ce que proposent des chercheurs australiens de la RMIT University. Comment ? En les utilisant pour fabriquer des briques en argile.

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    La question du recyclage des déchets se pose désormais quotidiennement et dans tous les secteurs d'activité. Parmi les déchets qui pèsent terriblement lourd dans les bilans environnementaux, il y a les mégots de cigarettes. Des chercheurs de la RMIT University de Melbourne (Australie) proposent aujourd'hui une nouvelle solution pour s'en débarrasser. Leur idée : intégrer ces mégots dans la conception de briques. D'autant que leur méthode promet, dans un même élan, de réduire les coûts énergétiques de la production de briques.

    En 2015, lors de la Journée mondiale de nettoyage du littoral organisée par Ocean Conservancy, ce sont pas moins de 2.127.565 de mégots de cigarettes qui ont été ramassés. Au total, on estime à quelque 72 milliards le nombre de mégots disséminésdisséminés dans la nature chaque année. C'est d'autant plus ennuyeux qu'il faut environ 12 ans à un mégot pour se dégrader. Un temps durant lequel les substances chimiques qu'il contient, comme l'arsenicarsenic, le chrome, le nickelnickel ou le cadmiumcadmium, ont tout loisir de s'infiltrer dans les sols et les eaux et de les polluer.

    Depuis quelques mois, à Paris, il coûte aux fumeurs pas moins de 68 euros s’ils sont pris à jeter un mégot par terre. © jacme31, Flickr, CC by-sa 2.0

    Depuis quelques mois, à Paris, il coûte aux fumeurs pas moins de 68 euros s’ils sont pris à jeter un mégot par terre. © jacme31, Flickr, CC by-sa 2.0

    Des produits toxiques piégés et des briques de qualité

    Depuis quelque temps déjà, la société TerraCycle propose de récolter les mégots de cigarettes pour les transformer par la suite en plastiqueplastique. Les chercheurs de la RMIT University ont quant à eux fait la preuve qu'il suffirait d'incorporer 1 % de mégots de cigarettes dans 2,5 % de la production annuelle de briques pour résoudre le problème posé par ce type de déchets.

    En effet, lors de l'étape de cuisson de la brique, le mélange d'argile et de mégots est porté à quelque 1.000 °C. De quoi, assurent les chercheurs australiens, piéger dans la brique les métaux lourds et autres polluants contenus dans les mégots de cigarettes. Ces briques, fabriquées avec 1 % de mégots, conservent les mêmes propriétés, mécaniques et visuelles, que les briques classiques. Mieux, elles sont un peu plus légères et présentent des propriétés isolantes plus importantes qui pourraient bénéficier aux maisons qu'elles serviraient à construire.

    Quant à l'énergieénergie nécessaire à la cuisson de telles briques, elle est diminuée de manière drastique. Jusqu'à 58 % annoncent les chercheurs australiens, car les filtres des cigarettes sont fabriqués à partir de matièresmatières organiques. Une étude prometteuse mais qui, pour l'heure, ne résout pas le problème, peut-être majeur, de l'éducation des fumeurs qui, pour que leurs mégots puissent être recyclés, devront arrêter de simplement les jeter à terre.