La marque automobile Volvo, en partenariat avec trois universités, veut concevoir un système autonome de collecte des ordures ménagères assuré par des robots et baptisé ROAR. La firme suédoise y voit une bonne illustration de la place croissante que les systèmes automatisés pourraient occuper à l’avenir. Le dispositif devrait être testé à partir de juin 2016.

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    S'il est un métier dont la pénibilité ne saurait être contestée, c'est celui d'éboueur. Horaires décalés, manipulation répétitive de charges lourdes, travail en extérieur par tous les temps, exposition aux odeurs, à la circulation automobileautomobile... la liste est longue. Parmi les maux dont souffrent ces travailleurs, souvent mal considérés, sont cités fréquemment : les troubles musculo-squelettiques ou respiratoires, les maladies infectieuses et les accidentsaccidents corporels. En 2004, une étude réalisée par l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) et le Creapt (Centre de recherches sur l'expérience, l'âge et les populations au travail) a constaté que l'espérance de vie moyenne de ces ripeurs serait inférieure de cinq ans à celle des cadres et des professions administratives.

    Un jour peut-être, cette tâche ingrate sera dévolue à des robots. C'est sur un tel projet que travaille le constructeur automobile Volvo. Il vient de lancer un programme de recherche et développement baptisé ROAR (en anglais Robot-based Autonomous Refuse handling) qui consiste à concevoir un robot capable de collecter les ordures ménagères, de les charger dans le camion à ordures puis de les remettre en place. Le tout se déroulera sous la supervision du chauffeur qui contrôlera les opérations. Pour ce projet, Volvo s'est associé avec trois universités : l'université Chalmers et l'université Mälardalens, basées en Suède, et l'université d'État de Pennsylvanie (États-Unis).

    Le robot-éboueur sera testé à partir de l’année prochaine en juin. © Volvo

    Le robot-éboueur sera testé à partir de l’année prochaine en juin. © Volvo

    De nombreux défis techniques à relever

    L'université Mälardalens va construire le robot. Chalmers se chargera de développer la partie logicielle du système de contrôle qui prévoit d'utiliser un drone quadricoptère pour détecter l'emplacement et la position des bennes à ordures. L'université de Pennsylvanie travaillera quant à elle sur l'interface graphique, les systèmes de communication et le panneau de contrôle dont se servira le chauffeur. Le dispositif devrait être testé à partir de juin 2016 en collaboration avec la firme suédoise Renova (recyclage et traitement des déchets) qui travaille de son côté sur un véhicule dédié à ce projet.

    Avec ROAR, Volvo explique vouloir démontrer comment des « machines intelligentes » pourront nous assister dans un grand nombre d'activités. « Cette technologie peut être appliquée à beaucoup de domaines. La collecte des ordures n'est qu'un exemple parmi d'autres », peut-on lire dans le communiqué de presse. On sait que Volvo est déjà très impliqué dans le développement de systèmes d'assistance à la conduite et même d'une voiture autonome.

    Reste que la mise au point d'un robot-éboueur pose des défis techniques assez colossaux. Il faudra que ces machines soient à la fois robustes, suffisamment puissantes pour manœuvrer des charges lourdes, tout en étant agiles et rapides afin que les opérations se déroulent dans un délai court. Un cahier des charges des plus ambitieux dont on suivra l'aboutissement avec intérêt.