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De gauche à droite, Jong Hoon Kim, S.S. Iyengar, Bharat Narahari et Suman Kumar entourent leur création, le prototype AgBot. © Louisiana State University
La plupart des recherches sur les robots, financées par les militaires, produisent des drones, des sous-marinssous-marins, des outils de surveillance voire des engins pour grimper sur les mursmurs. L'équipe du Robotics Research Laboratory (Louisiana State University)), dirigée par Sitharama S. Iyengar, a manifestement d'autres sources de crédits car depuis plusieurs années ces chercheurs explorent un autre terrain, celui du jardinage. Leur AgBot est déjà capable de tondre une pelouse et de planter des graines.
Physiquement, l'engin, se déplaçant sur quatre roues, ne paraît guère sophistiqué et cette caractéristique était voulue par les chercheurs qui souhaitent réaliser un appareil à faible coût, tablant sur un prix de revient d'environ 2.000 dollars (1.600 euros). Mais le robot a surtout une tête bien faite. Un GPS lui permet d'enregistrer la topographie du terrain qu'il doit parcourir, automatiquement enregistré lors d'une première exploration avec son maître. Il pourra ensuite parcourir son territoire sans aide, sa vision à 360° lui permettant d'éviter les obstacles.
AgBot est d'abord un jardinier. Son premier métier est de tondre la pelouse régulièrement et, éventuellement, d'y déposer de l'engrais. Grâce à une foreuse, il peut planter les graines qu'on lui aura confiées, au rythme honorable de quarante secondes par plant. Une cohortecohorte de ces robots « pourrait s'occuper d'un terrain de golf » affirme Bharat Narahari, l'un des créateurs de l'engin.
Un domestique zélé
Mais son originalité première, selon ses concepteurs, est le fait que les tâches que l'on peut lui confier sont infiniment variées. AgBot sait déjà garder la maison en détectant des mouvementsmouvements dans le jardin. Mais les chercheurs ne précisent pas si l'appareil risque de s'offusquer du passage d'un chat ou d'un hérisson baladeurs. Il peut aussi se faire gardien de nuit grâce à sa caméra à vision nocturnenocturne. Dès qu'un intrus est détecté, il est photographié et AgBot peut même expédier le cliché par e-mail tandis qu'il fait retentir son alarme.
Les scientifiques veulent aller plus loin. « Personne, aujourd'hui, ne fabrique de robot multi-fonctionnels » constate Sitharama S. Iyengar. Or, selon lui, c'est là que se situe le marché des futurs robots domestiques. La société Roomba, par exemple, commercialise une famille de robots pour aspirer la poussière dans la maison, laver le sol à l'extérieur ou tondre la pelouse. D'autres entreprises proposent de multiples robots domestiques, mais il faut autant d'appareils que de fonctions.
AgBot sait déjà tondre la pelouse et planter des graines. Mais il attend d'autres ordres... © Louisiana State University
L'équipe du Robotics Research Laboratory veut faire de son AgBot un robot personnalisable, pour lequel l'acheteur choisirait une ou plusieurs fonctions (avec un maximum de cinq ou six), qui se présenteraient sous la forme d'un module à insérer. A part le jardinage et le gardiennage, AgRobot pourrait en effet rendre d'autres services. Les chercheurs pensent à la récupération d'un colis déposé devant la porteporte par les employés des services postaux privés, qui (contrairement à nos facteurs français) peuvent se contenter de laisser choir le paquet dans le jardin, le livrant aux intempéries.
L'équipe de roboticiens se donne cinq ans pour parvenir à une version commercialisable, notamment en augmentant la puissance des moteurs.