Le café est menacé. Sur le continent américain, les plantations sont complètement détruites par la rouille ! La propagation de la maladie est sans précédent et les recherches actuelles ne permettent pas d'éradiquer le champignon à l'origine du désastre. Se dirige-t-on vers une pénurie de café ?
Voilà plus d'un siècle que les producteurs de café se battent contre la rouille. Il s'agit d'une maladie qui atteint souvent les caféiers. Elle vient d'un champignon, Hemileia vastatrix, qui dévaste les plants. Si le problème a plus d'un siècle, l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud font face à une des plus sévères épidémies jamais connues. Les champignons ont pris l'avantage sur les producteurs, et la récolte 2013-2014 ne sera pas bonne.
Le champignon a été observé pour la première fois en Amérique voilà une quarantaine d'années, mais les premières dévastations qu'il a provoquées datent de 1869. À Ceylan, au Sri Lanka, il a décimé 90 % des plants de café. Si bien que le pays a dû abandonner la production et favoriser les cultures de thé. En Amérique, la situation est si grave que les feuilles tombent. Les principaux pays ravagés sont le Nicaragua, le Salvador, le Mexique et le Costa Rica. Sur toutes les plantations, c'est 60 % des caféiers qui subissent des défoliations.
Des membres de l'Institut du café du Costa Rica (Icafe) estiment que l'épidémie actuelle réduira de moitié la récolte de graines de café dans les régions les plus touchées. Le pays a donc adopté une loi d'urgence pour la lutte contre le champignon. D'autres pays l'ont rapidement rejoint dans la bataille. Le gouvernement nicaraguayen a même déclaré qu'il inclurait la rouille du café sur la liste des projets de recherche destinés à protéger l'agriculture du pays.
La rouille du café, un problème universel
Les chercheurs du Costa Rica séquencent actuellement le génome du champignon. Ils pourront ainsi croiser les plants de café avec des cellules souches résistantes. C'est peut-être en Colombie que l'on a observé les meilleurs résultats dans le métissage génétique. L'introduction de souches résistantes dans les caféiers a été couplée à une meilleure gestion de la météo et des fongicides. La prévention des épidémies de rouille a été nettement améliorée. Moins de 10 % des plantes doivent désormais être traitées avec un fongicide, ce qui représente 60 % de moins qu'il y a quatre ans.
Néanmoins, le problème est tellement répandu qu'il nécessite une collaboration internationale. Le chercheur brésilien Valdir Diola cherche à isoler les gènes de résistance dans le café. Il espère trouver les marqueurs moléculaires qui permettent de distinguer les différentes souches de l'agent pathogène. Harry Evans, au Royaume-Uni, travaille sur le génome de H. vastatrix. Enfin, Noah Phiri à Nairobi dépiste les plants de café résistants et analyse les variétés de l'agent pathogène. Le champignon n'est toutefois pas près d'être éradiqué, car il est répandu dans le monde entier. La seule solution radicale serait d'abandonner le café lui-même !
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