De nos jours, pas de projet de développement sans étude d’impact environnemental. Mais ces études sont-elles fiables ? Pas vraiment, craignent les chercheurs. Elles pourraient même gravement sous-estimer le nombre des animaux touchés par les projets.


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    Désormais, la plupart des projets de développement sont soumis à étude environnementale préalable, pour assurer que l'impact du projet restera, au moins, dans des limites acceptables. Mais des chercheurs de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) signalent aujourd'hui que ces études d'impact pourraient assez largement sous-estimer les effets des projets de développement sur la faune sauvage.

    Ces chercheurs suivent les barges à queue noire depuis plus de 30 ans. Ils ont mis leur expérience de l'oiseau à profit pour étudier dans le détail le cas d'un projet d'implantation d'un nouvel aéroport au Portugal du côté de l'estuaire du Tage. Et ils ont découvert que dix fois plus de ces oiseaux pourraient être affectés que le prévoit une étude d'impact antérieure. Comment est-ce possible ?

    Des chercheurs de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) spécialistes de la barge à queue noire ont réévalué à la hausse le risque que fait courir aux populations de cet oiseau un projet d’aéroport au Portugal. © creativenature.nl, Adobe Stock
    Des chercheurs de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) spécialistes de la barge à queue noire ont réévalué à la hausse le risque que fait courir aux populations de cet oiseau un projet d’aéroport au Portugal. © creativenature.nl, Adobe Stock

    Revoir la façon d’évaluer les impacts sur la faune

    « Les études d'impact tiennent rarement compte de la façon dont les espècesespèces se déplacent entre différents sites », explique Jenny Gill, professeur à l'École des sciences biologiques de l'université d'East Anglia, dans un communiqué. Les chercheurs précisent ainsi que l'estuaire du Tage est la zone humide la plus importante du Portugal pour les oiseaux d'eau. L'étude d'impact avance que seulement moins de 6 % de la population locale de barges à queue noire sera affectée par les plans du nouvel aéroport. Mais en tenant compte des mouvementsmouvements des oiseaux vers et depuis la zone de développement, le chiffre grimpe à plus de 68 % !

    D'autres exemples sont déjà pointés du doigt. Comme celui d'un projet de barrage dans l'estuaire du Wash, sur la côte orientale de l'Angleterre. Son impact pourrait être bien pire que prévu sur les oiseaux sauvages et sur la plus grande colonie de phoques communsphoques communs du pays.