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Il n'existerait pas une mais bien deux espèces de pieuvres géantes du Pacifique. Depuis plusieurs années déjà, les scientifiques se doutaient que sous cette appellation, se cachaient en fait plusieurs espèces. En 2012, des chercheurs de l'université Alaska Pacific et de l'institut d'études géologiques des États-Unis ont identifié un groupe de pieuvres géantes distinctes des autres dans la baie du Prince-William, en Alaska. Sur 21 pieuvres pêchées, un tiers différait de la pieuvre géante du Pacifique (Enteroctopus dofleini)).
La nouvelle pieuvre présente des différences morphologiques avec Enteroctopus dofleini. En particulier, elle possède une sorte de collerette (ou jabot) latérale formée par une ligne semi-continue de papilles. Cette caractéristique a poussé les chercheurs à la qualifier de « pieuvre géante à collerette du Pacifique » (frilled giant Pacific octopus). Les pieuvres à collerette ont aussi de longues papilles près des yeuxyeux.
Une pieuvre géante « à collerette » jusque-là passée inaperçue
Les chercheurs ont analysé l'ADNADN de la nouvelle pieuvre et montré qu'elle formait une espèce distincte de la pieuvre géante Enteroctopus dofleini. Pour l'instant, la nouvelle pieuvre n'a pas reçu de nom officiel latin ; elle sera probablement classée dans le genre Enteroctopus. Ces résultats paraissent dans la revue American Malacological Bulletin.
Pourtant, cette pieuvre géante était probablement sous les yeux des biologistes depuis bien longtemps, comme l'explique dans Earther David Sheel, auteur de ces travaux : « Vraisemblablement, les gens ont attrapé ces pieuvres pendant des années et personne n'a jamais rien remarqué ».