Un fossile de cératopsien à la face cornue et pour le moins originale a été mis au jour dans la province canadienne de l'Alberta. Cette découverte confirme l'existence d'une nouvelle espèce de dinosaure, déjà suspectée grâce à un premier spécimen états-unien similaire.

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    Mercuriceratops gemini était cornu et arborait sur son crâne une collerette en forme d'ailes de papillon. © Danielle Dufault

    Mercuriceratops gemini était cornu et arborait sur son crâne une collerette en forme d'ailes de papillon. © Danielle Dufault

    Lorsqu'ils ont trouvé leur tout dernier fossile de dinosaure en Alberta, au Canada, Michael Ryan, conservateur en paléontologie des vertébrés au Muséum d'histoire naturelle de Cleveland, aux États-Unis, et son équipe se sont réjouis pour deux raisons.

    La première est qu'il s'agit d'une nouvelle espèce de cératopsien qu'ils ont baptisée Mercuriceratops gemini et qui date du Crétacé supérieur, il y a 77 millions d'années environ. Le nom du genre, Mercuriceratops, signifie MercureMercure à face de cornes, en référence à la collerette de la tête de l'animal qui ressemble aux ailes du casque du dieu romain.

    Carrière du parc provincial Dinosaur de l'Alberta, au Canada, où le spécimen de <em>Mercuriceratops gemini</em> a été découvert (au niveau de la flèche rouge). © Philip J. Currie

    Carrière du parc provincial Dinosaur de l'Alberta, au Canada, où le spécimen de Mercuriceratops gemini a été découvert (au niveau de la flèche rouge). © Philip J. Currie

    Cette excroissance rappelant aussi la forme d'un papillon est différente de tout ce qui a été vu jusqu'à présent, relatent les découvreurs de ce fossile, auteurs d'un article paru dans la revue Naturwissenschaften. Pour l'un d'eux, David Evans, conservateur en paléontologie des vertébrés au Musée royal de l'Ontario, au Canada, « Mercuriceratops montre que l'évolution a donné lieu à une bien plus grande diversité de dinosauresdinosaures cornus que ce que nous soupçonnions ».

    Le dinosaure au physiquephysique inédit possédait aussi une bouche en forme de becbec de perroquet et probablement deux longues cornes frontales au-dessus des yeuxyeux. Cet herbivoreherbivore mesurait environ 6 mètres de long et pesait plus de 2 tonnes.

    Les restes fossiles du côté droit du crâne du <em>Mercuriceratops gemini</em>. © <em>Naturwissenschaften</em>

    Les restes fossiles du côté droit du crâne du Mercuriceratops gemini. © Naturwissenschaften

    Le dinosaure à collerette papilliforme vivait aussi aux États-Unis

    L'autre heureuse surprise des scientifiques se traduit dans le nom d'espèce : gemini fait en effet référence au terme de jumeaujumeau, car le spécimen canadien est presque similaire à un autre trouvé dans le centre nord du Montana, aux États-Unis. « J'ai tout de suite reconnu [le fossile] comme étant du même type que celui en provenance du Montana », se rappelle Michael Ryan. Les os mis au jour dans la province canadienne de l'Alberta ont ainsi confirmé que l'individu du Montana n'était pas un spécimen pathologiquepathologique ou déformé par le processus de fossilisation.

    « Mercuriceratops a pris un chemin évolutif unique qui a façonné la grande vrille sur le dessus de son crânecrâne en ailes saillantes », explique Michael Ryan. Cette ornementation faciale élaborée devait servir à ces dinosaures de moyen de protection contre les prédateurs, mais aussi d'identification et d'attraction auprès de leurs partenaires sexuels. « Les saillies en forme d'ailes sur les côtés de sa collerette peuvent avoir offert au mâle Mercuriceratops un avantage concurrentiel pour séduire des femelles », ajoute le spécialiste. Cette trouvaille vient donc enrichir les connaissances des cératopsiens du CrétacéCrétacé supérieur d'Amérique du Nord et leurs capacités d'évolution au cours du temps.