Alors que la Station spatiale internationale accueille actuellement six personnes à son bord, un cosmonaute russe rapporte avoir trouvé des fissures dans le fuselage du module Zarya.


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    À 408 kilomètres au-dessus de nos têtes, la Station spatiale internationale (ISS) rencontre un problème de taille. L'ingénieur en chef de la compagnie russe Energia, Vladimir Solovyov, a expliqué à l'agence de presse Reuters que des fissures avaient été trouvées à bord du module Zarya. Ce dernier est la première structure à avoir été envoyée dans l'espace dans le cadre de la construction de l’ISS, en 1998.

    Le module Nauka amarré à Zvezda. © Nasa, Roscosmos
    Le module Nauka amarré à Zvezda. © Nasa, Roscosmos

    Quel risque pour la Station spatiale ?

    Alors que divers travaux de maintenance sont réalisés à bord de l’ISS afin de gonfler son espérance de vieespérance de vie, l'équipement de la station s'avère vieillissant. Les fissures dévoilées par les résidents de l'ISS pourraient s'étendre et causer des problèmes de sécurité pour les astronautes à son bord. Solovyov n'a pas indiqué si des fuites d'air avaient été constatées. « Cette découverte est très mauvaise et augure une possible expansion des fissures au fil du temps », a-t-il ajouté.

    Au cours du mois précédent, la station avait déjà rencontré deux situations périlleuses lors de l’amarrage du module Nauka à la structure, qui avait provoqué la rotation de l'ISS en raison d'une défaillance. L'agence spatiale russe Roscosmos avait détecté une baisse de pression dans le module Zvezda, induite par une probable fuite d'air.

    Aucune annonce n'a été faite concernant la résolutionrésolution de ce problème, qui pourrait devenir préoccupant. La Station spatiale devrait officiellement être en activité jusqu'en 2024, mais différentes institutions telles que l'ESA, la NasaNasa ou Roscosmos ont déclaré leur intention de prolonger leur présence sur l'ISS. 


    D'où vient la fuite d’air détectée à bord de la Station spatiale ?

    En septembre 2019, une fuite d'air a été mesurée à l'intérieur de la Station spatiale sans que les différents équipages qui s'y sont depuis succédé soient parvenus à identifier son origine. Le taux de déperdition est néanmoins bien trop faible pour les mettre en danger ! Le week-end dernier, les astronautes ont été confinés une deuxième fois dans un module pour essayer de la localiser. Presque trouvée !

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt, publié le 30 septembre 2020

    Depuis plus d'un an, une fuite d'air à bord de la Station spatiale internationale inquiète les contrôleurs au sol qui, malgré l'aide des astronautes à bord, ne sont toujours pas parvenus à localiser sa source ! Cette fuite d'air, qui fait l'objet d'une enquête depuis plusieurs semaines, ne présente aucun danger immédiat pour l'équipage. Le taux de perte d'air n'étant pas suffisamment élevé pour inquiéter la Nasa et ne présente aucun danger pour la santé des astronautes à bord du complexe orbitalcomplexe orbital.

    En septembre 2020, la vitessevitesse de la fuite d'air a augmenté de 2,5 fois jusqu'à 1,4 kilogrammekilogramme en 24 h ! Une situation inédite depuis septembre 2019 contraignant les responsables au sol de la Nasa et de Roscosmos a confiné une nouvelle fois l'équipage dans le module russe Zvezda pour rechercher l'endroit d'où viendrait la fuite, tout comme en août 2020. À cette fin, les sas de passage entre tous les modules du complexe orbital ont été fermés afin que les contrôleurs de mission puissent à nouveau surveiller la pression atmosphériquepression atmosphérique dans chaque module.

    Le saviez-vous ?

    Zvezda est le principal module fonctionnel pour la partie russe. Il mesure 13 m pour un poids de 19 tonnes et ses panneaux solaires ont une envergure de 29,7 m. Quartier d'habitation des équipages, il abrite de nombreux systèmes techniques. Si les conditions le requièrent, il peut être télécommandé depuis le sol pour des opérations de relèvement d'altitude. Son système de gestion des données, le cerveau du module, a été mis au point par l'Agence spatiale européenne. Zvezda a été lancé par une fusée russe Proton le 11 juillet 2000 et s'est amarré à la Station le 25 juillet 2000.

    Le module russe Zvezda photographié en juillet 2011 depuis la navette spatiale lors de sa dernière mission (STS-135). En haut à gauche, se trouve le module Pirs, port d'amarrage sur lequel peuvent s'amarrer les véhicules russes Soyuz et Progress, et qui peut servir de sas de sortie dans l’espace. En bas, se trouve le module Poisk (Mini-Research Module-2), où des expériences scientifiques russes sont menées, et qui peut aussi servir de sas de sortie et de port d’amarrage pour les véhicules russes. © Nasa
    Le module russe Zvezda photographié en juillet 2011 depuis la navette spatiale lors de sa dernière mission (STS-135). En haut à gauche, se trouve le module Pirs, port d'amarrage sur lequel peuvent s'amarrer les véhicules russes Soyuz et Progress, et qui peut servir de sas de sortie dans l’espace. En bas, se trouve le module Poisk (Mini-Research Module-2), où des expériences scientifiques russes sont menées, et qui peut aussi servir de sas de sortie et de port d’amarrage pour les véhicules russes. © Nasa

    L’endroit de la fuite a-t-il été localisé dans le module Zvezda ?

    Lundi soir, la Nasa a réveillé l'équipage pour localiser précisément la fuite d'air. Depuis le sol, l'analyse des données des modules testés pendant la nuit a isolé l'emplacement de la fuite dans la zone de travail principale du module de service Zvezda. Comme la Nasa l'explique, l'équipage a fermé une par une les écoutilles entre les sections arrière et avant de Zvezda et les passages de Zvezda vers les modules Pirs et Poisk, tout en utilisant un détecteur de fuites à ultrasonsultrasons.

    Tout au long de la nuit, des mesures de pression ont été prises pour tenter d'isoler la source de cette déperdition. Peine perdue, la taille de la fuite identifiée pendant la nuit a depuis été attribuée à un changement temporaire de température à bord de la station, le taux global de fuite restant inchangé.

    Des études sont donc en cours pour essayer de localiser précisément la source de la fuite. Cette difficulté à trouver une fuite d'air aussi minime pourrait s'expliquer par le vieillissement de la station et un défaut d'étanchéitéétanchéité qui se serait formé au fil des ans. Zarya, le premier module de l'ISS a été lancé en novembre 1998 par un lanceurlanceur ProtonProton !

    Voir aussi

    Revivez l'épopée de la Station spatiale internationale, de 1998 à aujourd'hui