Des éléments constitutifs de la vie, nos instruments en ont déjà découvert en différents endroits du Système solaire. Mais cela signifie-t-il que la vie s’y soit développée ? Difficile à dire. Sauf, peut-être, grâce à une intelligence artificielle qui pourrait s’avérer capable d’identifier les traces de vie avec une précision à nul égal.


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    Ils n'hésitent pas à parler de « Saint Graal de l'astrobiologieastrobiologie ». Des chercheurs de la Carnegie Institution for Science (États-Unis) au sujet de l'algorithme d'intelligence artificielleintelligence artificielle (IA) qu'ils présentent dans les Proceedings of the National Academy of Sciences. Selon eux, la méthode est en mesure de distinguer avec 90 % de précision, des échantillons biologiques -- actuels ou anciens -- d'échantillons inorganiques.

    « Nous devrons ajuster notre méthode pour qu'elle corresponde aux protocolesprotocoles de l'instrument Sample Analysis at Mars (SAM) embarqué à bord du rover Curiosity, mais il est possible que nous ayons déjà des données en main pour déterminer s'il existe sur la Planète rouge, des molécules provenant d'une biosphèrebiosphère martienne organique », avancent les chercheurs. Plus largement, ils envisagent d'installer des capteurscapteurs sur les futurs engins, atterrisseurs et autres rovers qui partiront explorer notre Système solaire. Des capteurs qui pourraient enregistrer les données utiles à répondre à LA question : y a-t-il de la vie sur d'autres planètes ? Et ce, sans même avoir besoin d'attendre le retour d'échantillons sur Terre.

    L’intelligence artificielle pour répondre à la question de la vie sur d’autres planètes

    La nouvelle méthode des scientifiques ne repose pas sur la « simple » identification d'une molécule dans un échantillon. Ils ont entraîné leur intelligence artificielle à l'aide de 134 échantillons riches en carbone, soit abiotiqueabiotique, soit biotique. L'objectif : détecter de subtiles différences dans les modèles moléculaires des échantillons.

    L'IA développée par les chercheurs de la Carnegie Institution for Science semble désormais en mesure, non seulement de distinguer de la matière vivante -- des dents, des os, des feuilles, des cheveux, etc. -- d'une matière abiotique -- comme des produits chimiques ou des météorites riches en carbone --, mais aussi de restes d'une vie ancienne. Y compris lorsqu'ils ont été altérés, parfois par le passage de centaines de millions d'années.

    Des règles chimiques pour trouver de la vie sur d’autres planètes

    Le secret des scientifiques ? Avoir défini des « règles chimiques de la vie » qui influencent la diversité et la distribution des molécules dans un échantillon. Il est question ici par exemple de solubilité dans l'eau, de poids des molécules ou encore de volatilité. Et les chercheurs estiment que leur méthode pourrait même identifier des formes de vie qui se seraient développées ailleurs de manière très différente que sur la Terre.

    Le saviez-vous ?

    Le contenu d’une cellule est plutôt soluble dans l’eau. Contrairement à la membrane qui l’enferme. Ainsi un tissu vivant décomposé contient un mélange de molécules très solubles et d’autres, insolubles. Des éléments comme le charbon, eux, ont perdu leurs molécules solubles au fil de leur histoire. C’est l’une des « règles chimiques de la vie » avec lesquelles les chercheurs de la Carnegie Institution for Science (États-Unis) ont alimenté leur intelligence artificielle.

    Les chercheurs espèrent aussi pouvoir utiliser leur algorithme pour apporter quelques réponses à certaines des questions qui agitent la communauté de longue date. Celle de la nature des sédimentssédiments noirs vieux de 3,5 milliards d'années trouvées en Australie occidentale. Certains y voient les plus anciens microbesmicrobes fossilesfossiles au monde. D'autres les prétendent dépourvus de traces de vie. Affaire à suivre...