Face à ce qui ressemble à une preuve, comment être sûr qu’elle confirme bien l’existence d’une vie extraterrestre ? C’est dans un domaine un peu inattendu que des chercheurs proposent d’aller trouver la réponse. Celui des sciences du climat !


au sommaire


    Depuis quelques jours, des prétendus « cadavres non-humains » font beaucoup parler d'eux.

    Pourtant, ils n'ont rien d'extraterrestre. Cette fois, l'expertise a facilement pu être menée. Sur des cadavres à disposition. Et elle a prouvé qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'assemblages de restes humains momifiés selon d'anciennes coutumes péruviennes.

    D'autres fois, la preuve -- dans un sens ou dans l'autre -- est plus difficile à faire. Ce fut le cas avec le mystérieux objet interstellaire qui s'est approché de la Terre en 2017, le fameux 'OumuamuaOumuamua.

    Voir aussi

    Le mystérieux objet interstellaire ‘Oumuamua ne serait pas un vaisseau extraterrestre, finalement

    Puis avec la phosphine gazeuse découverte en 2020 dans les nuages de Vénus.

    Voir aussi

    La phosphine sur Vénus : des éruptions volcaniques à la place de microbes ?

    Aujourd'hui, des chercheurs de l'université de Durham (Angleterre) et de l'université d'Édimbourg (Écosse) publient dans la revue Astrobiology, une méthode qui devrait permettre, à l'avenir d'évaluer de manière fiable ce qui se présente comme une preuve de l'existence de civilisations -- ou au moins de vie -- extraterrestre.

    Les statistiques pour confirmer l’existence d’une vie extraterrestre ?

    En introduction, les chercheurs expliquent pourquoi, dans ce cas précis, une approche bayésienne ne fait pas avancer le débat. D'abord parce que ce type d'approche nécessite de déterminer une probabilité que les extraterrestres existent. Or ce point-là, déjà, n'est pas tranché. Ensuite, l'approche fait appel à la probabilité que le phénomène étudié puisse se produire aussi naturellement. Ce qui n'est pas toujours simple à évaluer non plus. Notamment lorsqu'il est question de la production d'un gaz. Parce qu'il ne faut pas négliger le fait que les connaissances des scientifiques puissent être trop limitée en la matière. Que les chercheurs n'aient pas encore identifié tous les processus susceptibles de produire un gaz dans une atmosphèreatmosphère.

    En 2021 déjà, la Nasa avait listé sept étapes qui devraient permettre d'authentifier une preuve de vie extraterrestre.

    Voir aussi

    Vie extraterrestre : la Nasa propose une nouvelle échelle pour la confirmer

    Mais la problématique posée par « les alternatives non connues » n'y trouvait pas de solution. Ce qui encourage aujourd'hui les chercheurs à conseiller aux astrobiologistes de ne pas se limiter à la recherche de biosignatures. Mais à étudier aussi toutes les manières possibles par lesquelles des processus non-biologiques pourraient imiter ces signatures.

     

    Un drôle de lien entre réchauffement climatique et recherche de vie extraterrestre

    En attendant, pour contourner cette difficulté notamment, les chercheurs anglais et écossais se sont inspirés... des travaux du Groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climatclimat. Le GiecGiec, en effet, a pris pour parti d'exprimer sa confiance à l'égard de questions portant sur le changement climatique en combinant la quantité et la qualité des preuves avancées avec le degré d'accord des experts.

    De la même manière, ce que les chercheurs proposent aujourd'hui, c'est que des experts puissent porter un jugement en matière de vie extraterrestre en se basant non seulement sur l'évaluation des preuves scientifiques, mais aussi sur l'étendue de l'accord au sein de la communauté. Une preuve ne serait alors qualifiée de « robuste » que si les autres possibilités pertinentes ont été minutieusement explorées. Parce que sans ça, de fortes chances existeraient pour qu'une autre explication apparaisse effectivement à long terme.