Le satellite Prisma de l’Agence spatiale italienne est un énième satellite d’observation de la Terre qui aurait pu passer inaperçu. Sauf que Prisma est le premier satellite hyperspectral jamais lancé en Europe. Il a transmis ses premières images qui nous montrent une Terre vue d’une façon très inhabituelle. Elles ont été rendues publiques lors du Salon du Bourget.


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    Le satellite d'imagerie hyperspectrale Prisma (PRecursore IperSpettrale della Missione Applicativa) mis en orbite en mars 2019 par un lanceur VegaVega d'Arianespace, a acquis ses premières images. Doté d'un unique instrument électro-optique, combinant un capteurcapteur hyperspectral et une caméra panchromatique à résolutionrésolution moyenne, qui enregistre 239 bandes entre 400 nm et 2500 nm, ce satellite est unique en son genre en Europe. L'Agence spatiale italienne, à qui appartient Prisma, et Leonardo, le constructeur de l'instrument, ont profité du cadre du Salon du Bourget pour rendre publiques ces premières images inédites. Elles révèlent l'état de santé de notre Planète d'une façon très différente de ce à quoi nous sommes habitués.

    Un satellite unique en son genre

    Avec 239 bandes, l'instrument de Prisma se différencie des capteurs multispectraux qui enregistrent des signaux dans un nombre bien plus limité de bandes spectrales. Résultat : Prisma est capable de déterminer la composition physico-chimique des objets présents sur une image en plus d'une reconnaissance des formes géométriques. En effet, l'imagerie hyperspectrale a la capacité de reconnaître dans un pixelpixel la « signature spectrale » des constituants qu'il contient.

    Il est ainsi possible non seulement d'identifier les différents matériaux présents (minérauxminéraux, végétaux et autres constituants chimiques), mais également d'en déterminer les concentrations et les caractéristiques physiques. Ceci ajoute alors une dimension quantitative à la cartographie de paramètres d'intérêt dans des domaines d'application très divers. Enfin, une caractéristique spécifique des capteurs hyperspectraux est de permettre l'accès à l'identification et à l'estimation des proportions (ou abondances) des matériaux.

    À Castel Fusano (Italie), zone naturelle protégée et menacée par de fréquents incendies, Prisma a effectué deux analyses. La première concerne l'état de la végétation, avec une mesure de densité de chlorophylle (image de gauche). Quant à la seconde, elle a permis de mesurer la présence d'eau dans des zones forestières et d'identifier les zones sèches présentant un risque plus élevé d’incendie. © ASI, Leonardo
    À Castel Fusano (Italie), zone naturelle protégée et menacée par de fréquents incendies, Prisma a effectué deux analyses. La première concerne l'état de la végétation, avec une mesure de densité de chlorophylle (image de gauche). Quant à la seconde, elle a permis de mesurer la présence d'eau dans des zones forestières et d'identifier les zones sèches présentant un risque plus élevé d’incendie. © ASI, Leonardo

    De la surveillance de l’environnement à la lutte contre la pollution, ou de l'identification et classification des cultures à la gestion des ressources, les missions de Prisma seront d'une très grande variété. Des applications dans le domaine de la sécurité sont également envisagées.