Lors de la conférence NFC 2019, à New York, Wiliot a présenté son prototype fonctionnel d’une étiquette Bluetooth qui fonctionne sans piles, grâce aux ondes ambiantes. Une première version de cette technologie, qui intègre capteurs de chaleur et de pression, devrait être disponible à l’essai dès cette année pour être intégrée dans des objets du quotidien en 2020.


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    Le constructeur Wiliot a profité d'une conférence dédiée au NFCNFC (National Retail Federation), à New York, pour faire la démonstration d'une nouvelle technologie sous forme d'une étiquette BluetoothBluetooth. Elle vient directement concurrencer les puces NFC, dont l'une des particularités est d'être complètement passive. Ces dernières sont capables de fournir des données, comme un numéro de série ou quelques informations sommaires (jusqu'à 8 kilooctets), en passant un lecteur dessus. Ces puces ne nécessitent aucune pile, et sont alimentées par le lecteur grâce à l'induction.

    Dans leur fonctionnement le plus simple, les étiquettes Bluetooth de Wiliot remplissent le même rôle. En exploitant l'énergie contenue dans les ondes radio qui saturent l'environnement, ces petits appareils, à peine plus grands qu'un timbre-poste, fonctionnent sans pile ni alimentation de la part d'un lecteur.

    Cette puce Bluetooth ne remplace pas la batterie d'un objet connecté. En revanche, elle permettra à n'importe quel objet du quotidien, comme une casserole ou un vêtement, de communiquer en Bluetooth avec des appareils plus évolués. © Wiliot

    Une portée de trois mètres

    L'étiquette est composée d'une antenne, imprimée sur une feuille de plastique ou papier, associée à un processeur ARMARM développé par la firme. Elle s'alimente en captant de l'énergie dans les signaux radio ambiants, comme le Wi-FiWi-Fi, le Bluetooth ou les téléphones mobiles. Elle communique ensuite grâce à la technologie Bluetooth à basse consommation (BLE). Ces puces peuvent échanger des données avec n'importe quel appareil compatible avec la norme Bluetooth 4.0 ou plus récente, comme des smartphones ou des objets connectés. Il s'agit donc de versions miniaturisées des balises Bluetoothbalises Bluetooth, parfaitement autonomes.

    Le premier avantage majeur, par rapport à la technologie NFC, est la capacité de communiquer à distance, jusqu'à trois mètres. L'une des applications possible sera donc de retrouver plus facilement des objets perdus, ou de faire l'inventaire dans un entrepôt. En plaçant régulièrement des récepteurs connectés en réseau, les entreprises pourront localiser la totalité de leur stock et détecter très facilement un objet mal répertorié. Wiliot imagine tous les produits vendus équipés de leurs étiquettes, comme l'électronique, mais également les vêtements ou tout autre objet. Ainsi, il suffira d'utiliser son smartphone pour obtenir plus d'informations avant l'achat, ou pour se procurer un manuel d'utilisateur. Le constructeur cite également les vêtements qui communiqueront leurs conditions de lavage à la machine à laver qui sera alors en mesure de régler le bon cycle ou d'alerter si des articles doivent être lavés séparément.

    Des capteurs intégrés

    Wiliot a également ajouté des capteurs de pressioncapteurs de pression et de température sur leurs étiquettes. Les objets signaleront ainsi, automatiquement, toute surchauffe, gelgel, ou problème avec leurs conditions de stockage. Le capteur de pression offre encore plus de possibilités. La firme imagine des boîtes de cachets ou d'aliments qui se commandent automatiquement dès qu'elles sont vides. Il est en mesure, également, de détecter si un objet a été soulevé, ce qui permettrait de savoir si l'on a bien pris son traitement.

    Connecté au cloud, par exemple via une base spécialisée ou un hub de maison connectée, les données des capteurs pourront être traités en temps réel, et permettre de nombreuses nouvelles applications. La technologie Wiliot devrait être disponible à l'essai en 2019, pour une arrivée sur le marché prévue en 2020.