Tout près de Venise, Altinum, une ville qui a dominé la région durant au moins six siècles, avant de céder la place à la Cité des Doges, se révèle grâce à des images aériennes. Des chercheurs italiens viennent d'en dresser le plan, à la fin de sa période romaine.
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En juillet 2007, durant une dure sécheressesécheresse, Paolo Mozzi, un géomorphologiste de l'université de Padoue, étudiait des photographiesphotographies aériennes de la région de Venise, saisies dans le visible et le proche infrarougeinfrarouge. Sur les images apparaissaient les restes manifestes d'une cité enfouie à quelques kilomètres de l'aéroport Marco Polo. La ville correspondait bien à Altinum, une cité très ancienne, qui a atteint la taille de Pompéi , et dont on perd la trace vers le cinquième siècle après Jésus Christ. La ville est souvent considérée comme l'ancêtre de Venise, dont l'apparition coïncide avec le déclin rapide d'Altinum.

Depuis, les satellites sont venus en renfortrenfort et la cité, telle qu'elle était à la fin de son existence, durant l'époque romaine, se dévoile peu à peu. Andrea Ninfo, Alessandro Fontana, Paolo Mozzi et Francesco Ferrarese, du département de géographie de l'université de Padoue, viennent de publier dans Science une carte assez précise de la ville.

La grande cité est toujours là, enfouie sous la terre humide

Le site Altinum, aujourd'hui dans une zone marécageuse de la lagune de Venise, offre l'intérêt de n'avoir jamais été recouvert par des constructionsconstructions plus récentes. L'étude de Paolo Mozzi et de ses collègues montre une cité dense, agrémentée de plusieurs grands bâtiments, dont  un théâtre, un odéon et un temple. Un réseau de canaux, dont le principal traverse la ville, devait efficacement drainer l'eau de cette région déjà très humide.

L'équipe envisage d'autres études, notamment en utilisant un lidarlidar (Light Detection And Ranging) aéroporté, un instrument de télédétection fonctionnant à la manière d'un radar mais à l'aide d'un faisceau laserlaser, dans le domaine visible, ultravioletultraviolet ou infrarouge. Un lidar permet de mesurer précisément des distances mais donne aussi, mieux qu'un radar, des informations sur la nature de la surface réfléchissant le faisceau.

Les chercheurs espèrent aussi analyser des échantillons de sol pour tenter d'y repérer des changements pouvant expliquer l'abandon de la ville, par exemple des inondationsinondations fréquentes. Les images, et la carte qui vient d'être réalisée, aideront à déterminer les bons endroits pour échantillonner le sol. « Mais pour l'instant, explique à Science Margherita Tirelli, directrice du musée national archéologique d'Altinum, nous avons beaucoup d'espoirs et d'idées de recherche, mais pas d'argent. »