Pour la première fois, l’Agence du médicament vient d’autoriser la mise sur le marché en France d’un médicament composé de deux dérivés du cannabis : le Sativex. Mais sa prescription sera limitée à des cas bien précis et pour seulement certains patients touchés par la sclérose en plaques.

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    Petite révolution dans la pharmacopée française. À travers un communiqué paru ce jeudi 9 janvier dans la matinée, le ministère de la Santé a révélé que l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) venait de décider l'autorisation de mise sur le marchéautorisation de mise sur le marché (AMM) du Sativex, un médicament à base de deux composés issus du cannabiscannabis : le tétrahydrocannabinoltétrahydrocannabinol (THC), et le cannabidiol. Depuis 1953, les dérivés du chanvre étaient strictement interdits dans l'Hexagone, à titre thérapeutique ou récréatif.

    Bien que ce soit une première, cette annonce n'est pas une surprise. En juin dernier, une publication dans le Journal Officiel donnait la possibilité à l'ANSM de légaliser la commercialisation de ce genre de médicament. Aussitôt, toutes les pensées se sont tournées vers le Sativex, déjà autorisé dans 23 pays du monde, comme le Canada, l'Allemagne, le Royaume-Uni ou la Belgique. À l'échelle européenne, la France est même le 18e territoire à l'avoir validé.

    Pas de commercialisation du Sativex avant 2015

    Cependant, la prescription de ce traitement, vendu par le laboratoire Almirall, ne sera pas ouverte à tous, loin de là. Il pourra être prescrit uniquement par un neurologue ou un médecin rééducateur hospitalier, à des patients atteints de sclérose en plaquessclérose en plaques et souffrant de contracturescontractures qui ont persisté malgré une première thérapiethérapie. La consommation sera même très réglementée : un traitement limité à 6 mois, avec des ordonnances qui ne courent au maximum que sur 28 jours. D'après les estimations de l'ANSM et d'Almirall, seules 2.000 à 5.000 personnes pourraient être concernées.

    Le Sativex, délivré par un spray nasal, ne devrait pas (trop) être détourné pour un usage récréatif, car son effet n'est pas celui désiré par les consommateurs réguliers de marijuana.

    Bien qu'il ait obtenu le droit d'être commercialisé, le médicament ne devrait pas être accessible en pharmacie avant l'horizon 2015. Car la mise en rayon d'une substance activesubstance active demande de nombreuses étapes de validation. L'AMM n'est que l'une d'elles.