Le système de relais de données européen avance. Un essai grandeur nature de cette future autoroute de l’information spatiale a été réalisé avec succès lorsque deux satellites distants de 45.000 km, l’un en orbite basse et l’autre en orbite géostationnaire, ont communiqué entre eux avec un taux de transmission proche du gigabit par seconde, une valeur qui sera dépassée à terme.

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    L'accroissement du nombre de satellites opérationnels en orbite basse, dont les données sont exploitées commercialement ou à fin de service public, rend nécessaire la mise en place d'une infrastructure spatiale de communication à très haut débitdébit. Pourquoi ? Parce que ces satellites situés à quelques centaines de kilomètres au-dessus de la Terre sont en visibilité radio pour transmettre leurs informations durant quelques minutes seulement, le temps de leur passage au-dessus d'une station au sol.

    Il y a quelques années, après qu'Artemis a démontré pendant près de dix ans sa faisabilité et son utilité, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (Esa) a décidé de se doter d'une sorte d'autoroute spatiale de l'information (Space Data Highway). Ce système de relais de données (EDRS, European Data Relay Satellite) est réalisé dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPPPPP) mis en place entre l'Esa et Airbus Defence & Space (DS). L'idée est d'installer à bord de deux satellites en orbite géostationnaire, chacun ayant une visibilité sur près de la moitié du globe terrestre, des relais de communications capables d'échanger avec les satellites évoluant en orbite basse.

    Le Sentinel 1A utilisé pour tester le premier téléchargement d’images depuis l’espace grâce à une nouvelle liaison laser gigabit. © Esa

    Le Sentinel 1A utilisé pour tester le premier téléchargement d’images depuis l’espace grâce à une nouvelle liaison laser gigabit. © Esa

    Le haut débit spatial sera opérationnel dans quelques années

    Pour l'instant, le système n'est pas complètement opérationnel. Il devrait l'être d'ici la fin de cette décennie après que ces deux charges utiles auront été lancées. La première sera en 2015 à bord du satellite Eutelsat 9B. La seconde est prévue un an plus tard, vraisemblablement à bord d'un satellite spécifique construit par OHB autour de la petite plateforme tout électrique Geo.

    Il y a quelques jours, une étape importante a été franchie avec la première mondiale d'une transmission laser d'images, dans le domaine gigabit, réussie entre le capteur radar du satellite Sentinel 1A et celui du satellite Alphasat. Cette liaison a également permis d'atteindre un taux de transmission de 0,6 Gbit/s sur une distance de 45.000 kilomètres entre des terminaux de communication laser ultramodernes. Et ce n'est qu'une étape puisqu'un taux de 1,8 Gbit/s est techniquement possible.

    Dès qu'elle sera opérationnelle, cette autoroute spatiale de l'information devrait permettre une transmission plus rapide et efficace de grandes quantités de données provenant des satellites d'observation de la Terreobservation de la Terre en temps réel. Elle sera exploitée et entretenue par Airbus DS.

    Dans le cadre de ce PPP, une grande partie de cette capacité sera essentiellement utilisée pour les communications des différentes familles de satellites du programme Copernicus de l'Europe par les organismes gouvernementaux liés à la sécurité, la gestion des catastrophes naturellescatastrophes naturelles et de la surveillance environnementale. Le reste de la capacité sera commercialisé et pourrait être ainsi utilisé pour différentes applications.

    Ce système de communication ultramoderne est basé sur le terminal de communication laser LCT développé par Tesat-Spacecom, filiale d'Airbus DS, avec le soutien du Centre allemand de recherche aérospatiale (DLRDLR). Comme le souligne Thomas Müller, directeur de l'unité Electronics d'Airbus DS, « notre technologie de communication laser va révolutionner l'observation de la Terre et la communication par satellites ».