Deux nouvelles images de 2I/Borisov, ce visiteur interstellaire venu d’un autre système planétaire que les astronomes étudient avec la plus grande attention quelques jours avant son passage au plus près du Soleil.


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    Dans quelques jours maintenant, le 8 décembre 2019, 2I/Borisov atteindra le point de son orbite le plus proche du Soleil, à quelque 293 millions de kilomètres de notre étoile (soit quasiment deux unités astronomiques, deux fois la distance entre la Terre et le Soleil). Orbite ? Pas exactement car cet objet découvert fin août par l'astronomeastronome amateur Gennady Borisov ne vient pas des confins de notre Système solaire, comme toutes les comètescomètes qu'on a l'habitude de voir, mais de beaucoup plus loin : d'une étoile lointaine dont elle a été éjectée. C'est donc la première et unique fois que nous l'admirons et pouvons l'étudier.

    Cela fait des millions d'années que ce corps céleste vogue dans le glacial espace interstellaire. Elle vient nous faire une petite visite, ce qui n'est pas sans exciter les astronomes qui voient bien sûr en cet « artefact cosmique » une « mine d'or » qui contient des données inestimables sur un autre système planétaire.

    La comète interstellaire 2I/Borisov photographiée le 24 novembre 2019 à l’observatoire Keck à Hawaï. À droite, la Terre a été ajoutée à l’échelle pour montrer la taille imposante de la queue de la comète. © Pieter van Dokkum, Cheng-Han Hsieh, Shany Danieli, Gregory Laughlin, Yale University
    La comète interstellaire 2I/Borisov photographiée le 24 novembre 2019 à l’observatoire Keck à Hawaï. À droite, la Terre a été ajoutée à l’échelle pour montrer la taille imposante de la queue de la comète. © Pieter van Dokkum, Cheng-Han Hsieh, Shany Danieli, Gregory Laughlin, Yale University

    La chevelure très étendue de la comète Borisov

    Nombre de chercheurs sont occupés à l'observer en ce moment comme le professeur à l'université de Yale, Pieter van Dokkum et son équipe, via l'un des plus grands télescopestélescopes du monde, le KeckKeck I (10 mètres de diamètre) sis au sommet du Mauna Kea à Hawaï.

    Cette image nous montre 2I/Borisov (alias C/2019 Q4), capturée par le spectromètrespectromètre LRIS (Low-Resolution Imaging Spectrometer) le 24 novembre dernier. Quand on compare sa taille avec celle de la Terre, on peut être étonné par ses grandes dimensions - environ 160.000 kilomètres - mais il ne faut pas se fier aux apparences. C'est essentiellement du gazgaz que nous voyons. En approchant du Soleil, la température à la surface de la comète interstellaire augmente, entraînant le dégazagedégazage important que l'on peut admirer sur cette photo, l'une des plus détaillées obtenues à ce jour. En ce qui concerne le noyau, il ne dépasse pas 1,6 kilomètre de diamètre. Bref, c'est une petite boule de glace comme ses cousines de notre Système solaire.

    La comète interstellaire Borisov capturée par le spectrographe GMOS (<em>Gemini Multi-Object Spectrograph</em>) au Gemini North dans la nuit du 11 au 12 novembre 2019. À l’arrière-plan, la galaxie 2dFGRS TGN363Z174. © <em>NSF’s National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory</em>, NSF, AURA, <em>Gemini Observatory</em>
    La comète interstellaire Borisov capturée par le spectrographe GMOS (Gemini Multi-Object Spectrograph) au Gemini North dans la nuit du 11 au 12 novembre 2019. À l’arrière-plan, la galaxie 2dFGRS TGN363Z174. © NSF’s National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory, NSF, AURA, Gemini Observatory

    Quelques nuits plus tôt, 2I/Borisov s'est fait prendre en photo par le télescope Gemini North, également situé à Hawaï. Sur ce beau portrait, on peut voir la comète en compagnie d'une galaxie spiralegalaxie spirale. La première est bien sûr très proche de nous en comparaison avec l'immense ensemble d'étoiles situé, lui, à des millions d'années-lumièreannées-lumière de la Voie lactéeVoie lactée.

    Voir aussi

    La comète interstellaire 2I/Borisov photographiée par Hubble