Alors qu'il n'était âgé que de 700 millions d'années, l'univers était déjà empli de poussières interstellaires, ces grains essentiels à la constitution des galaxies, des étoiles, des planètes, et même à l'apparition de la vie. Mais d'où provenaient donc toutes ces poussières ? Des supernovae massives ! répond une équipe d'astronomes, qui a observé l'une de ces "usines" à poussières interstellaires.

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    La galaxie NGC 628 est suspectée d'héberger une usine à poussières interstellaires <br />(Crédits : NASA/JPL-Caltech/B.E.K. Sugerman (STScI))

    La galaxie NGC 628 est suspectée d'héberger une usine à poussières interstellaires
    (Crédits : NASA/JPL-Caltech/B.E.K. Sugerman (STScI))

    Mais d'où viennent donc toutes ces poussières ?

    Les astronomesastronomes connaissaient déjà des "fabriques de poussières" dans le cosmoscosmos : les étoiles en fin de vie, qui éjectent de grandes quantités de matière dans leur voisinage. Ils savaient également que la lente condensation des molécules dans l'espace était susceptible de voire naître de tels grains. Mais ces deux « recettes » ne permettaient pas d'expliquer comment l'univers avait pu être empli de poussières interstellairespoussières interstellaires alors qu'il n'avait que 700 millions d'années. Des scientifiques avaient avancé l'hypothèse selon laquelle les explosions de supernovaesupernovae avaient pu produire la poussière interstellaire manquante, mais cette solution n'avait pas encore pu être corroborée par des observations.

    En effet, les supernovae ont une duréedurée de vie relativement courte - de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'années - et, quand elles sont observées depuis la Terre, elles perdent rapidement en luminositéluminosité.

    Aussi, si production de poussière il y a, il convient de suivre une supernova pendant plusieurs mois pour le prouver, et donc d'avoir recours à des télescopestélescopes très performants. « On suspectait depuis plus de 40 ans que les supernovae produisaient des poussières interstellaires, mais la technologie nous permet enfin de le confirmer ! » a expliqué Ben Sugerman, du Space Telescope Science Institute, à Baltimore.

    SN 2003gd : une "usine" à poussières

    Une équipe de 17 astronomes vient de rapporter - le 8 juin - dans Science Express la découverte de l'une de ces usines à poussières interstellaires. Il s'agit d'une supernova, située à environ 30 millions d'années lumièrelumière de la Terre, dans la galaxie en spiralegalaxie en spirale NGC 628NGC 628.

    A l'aide du spectrographespectrographe du télescope Gemini North, du télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble et des détecteurs infrarougesinfrarouges de SpitzerSpitzer, l'équipe a pu suivre la supernova SNSN 2003gd, et y détecter de grandes quantités de poussières interstellaires échauffées. « Nous avons découvert que, à l'aubeaube de l'univers, les supernovae avaient effectivement pu avoir largement contribué à la présence de ces nombreuses poussières interstellaires », a déclaré Doug Welch, l'un des astronomes impliqués dans cette étude.

    En comparant ces deux clichés, on constate que de la poussière visible en juin 2004 ne l'est plus en janvier 2005<br /> (Crédits : NASA/JPL-Caltech/B.E.K. Sugerman (STScI))

    En comparant ces deux clichés, on constate que de la poussière visible en juin 2004 ne l'est plus en janvier 2005
    (Crédits : NASA/JPL-Caltech/B.E.K. Sugerman (STScI))