On sait depuis peu qu’il y a des milliards de superterres dans la Voie lactée, ce qui permet d’affiner les recherches d’une civilisation extraterrestre. On vient d’apprendre que dès 2007, le système d’exoplanètes de Gliese 581 avait été écouté en combinant plusieurs radiotélescopes australiens. Le résultat a été négatif mais il a prouvé que l’on disposait bel et bien d’un nouvel outil pour écouter les conversations d’E.T. dans la Galaxie.

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    Cela fait des décennies que l'on utilise la technique de Very Long Baseline Interferometry (VLBI), qui consiste à combiner par interférométrie les signaux de plusieurs radiotélescopes afin de disposer d'un instrument qui, s'il n'était virtuel, aurait une taille pouvant dépasser le millier de kilomètres. Le record est actuellement de 220.000 km grâce à RadioAstron, le radiotélescope russe en orbite. La technique de synthèse d'ouverture fonctionne aussi avec des longueurs d'ondelongueurs d'onde plus courtes, un exemple récent est celui du succès de la combinaison des quatre grands télescopestélescopes du VLT de l'ESOESO.

    Avec ces nouveaux instruments, les astrophysiciensastrophysiciens se préparent à faire de nouvelles découvertes sur l'universunivers et les étapes de son évolution nous ayant mené du Big Bang au vivant. Les exobiologistes ne sont pas en reste comme le prouve une récente publication sur arxiv.

    Le radiotélescope ATCA qui a été combiné à d'autres radiotélescopes australiens pour faire de la VLBI en 2007 dans le but d'écouter Gliese 581. © CSIRO Australia

    Le radiotélescope ATCA qui a été combiné à d'autres radiotélescopes australiens pour faire de la VLBI en 2007 dans le but d'écouter Gliese 581. © CSIRO Australia

    Nul doute que Sagan l'aurait apprécié à sa juste valeur puisque l'article fait état d'une observation effectuée en 2007 dans le cadre de Seti. Plusieurs radiotélescopes australiens dont ceux de Mopra, de Parkes ainsi que l'Australia Telescope Compact Array (ATCA) ont servi à cette époque pour faire de la VLBI pendant 8 heures vers une direction bien particulière de la constellationconstellation de la Balance. La résolutionrésolution record de l'instrument permettait de se concentrer finement sur l'écoute autour de la fréquencefréquence de 1.500 mégahertz de l'étoileétoile Gliese 581.

    Un test de VLBI pour Seti avant le Square Kilometre Array 

    Gliese 581 est une naine rougenaine rouge située à environ 20 années-lumièreannées-lumière de la Terre et âgée de probablement 4,3 milliards d'années. Surtout, c'est l'une des étoiles pour laquelle on sait, grâce à Xavier Delfosse et ses collègues, qu'il existe une exoplanète dans la zone d'habitabilitézone d'habitabilité. Il s'agit même d'une superterresuperterre Gliese 581 d.


    Michel Mayor nous parle des exoplanètes, dont celles autour de Gliese 581, dans cette vidéo datant de 2009. © ESO/YouTube

    On ne dispose pas encore des instruments qui nous permettraient de détecter d'éventuels lampadaires extraterrestres sur Gliese 581 d mais avec l'Australian Long Baseline Array, les chercheurs auraient pu détecter un message provenant de l'équivalent du radiotélescope d'Areciboradiotélescope d'Arecibo s'il était émis en continu dans notre direction avec une puissance d'au moins 7 mégawatts par hertzhertz (MW/Hz). De fait, 222 candidats à ce titre ont bien émergé du traitement des informations collectées en 2007.

    Malheureusement, il ne s'agissait pas de trace d'une civilisation non humaine mais bien des émissionsémissions de satellites en orbite autour de la Terre. Des sources parasitesparasites au sol étaient facilement éliminables car le mode VLBI fonctionne avec des radiotélescopes séparés par de grandes distances (en l'occurrence des centaines de kilomètres), ce qui permet de prendre conscience rapidement de l'existence d'une émission indésirable locale.

    En ce qui concerne des émissions d'ondes radio du type de celles qui sont les plus fréquentes sur Terre, l'instrument n'avait pas la sensibilité nécessaire pour les détecter. Mais selon les chercheurs, ce résultat est de bon augure car avec l'arrivée prochaine du Square Kilometre Array (Ska) on devrait atteindre une sensibilité suffisante pour déceler la présence de programmes radiodiffusés par des émetteurs d'une puissance de seulement quelques kW/Hz à une distance d'environ 20 années-lumière.