Un gigantesque cyclone dont le diamètre atteint 8000 km, soit les deux tiers du globe terrestre, est actuellement observé à la surface de Saturne. Mais sa taille n'en constitue pas la seule singularité, car il se situe exactement au pôle sud de la planète, n'appartient à aucune catégorie des objets recensés à ce jour et est très différent des tempêtes terrestres, selon les scientifiques.

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    Les astronomes ont utilisé ces images, prises le 9 novembre 2006 dans différentes longueurs d'onde, pour déterminer la température des nuages et la dimension de l'œil

    Les astronomes ont utilisé ces images, prises le 9 novembre 2006 dans différentes longueurs d'onde, pour déterminer la température des nuages et la dimension de l'œil

    L'énorme formation a été photographiée par la sonde américaine Cassini, et tourbillonne en entraînant des ventsvents atteignant une vitesse de 560 km/heure. Elle possède en son centre un œilœil remarquablement bien défini entouré de nuagesnuages qui s'élèvent jusqu'à 75 kilomètres d'altitude, soit cinq fois plus haut que les cyclonescyclones terrestres.

    "Il ressemble à un ouraganouragan, mais ne se comporte pas comme un ouragan," déclare Andrew Ingersoll, un membre du traitement d'images (Cassini's imaging team) du California Institute of Technology. "Mais quoi que ce soit, nous allons nous concentrer sur ce phénomène et découvrir pourquoi il s'est développé en un tel endroit."

    L'œil du cyclone est entièrement dépourvu de nuages, à l'instar des équivalents terrestres, et ceux qui l'entourent ressemblent à ce qu'on observe sur Terre, à une autre échelle. Les chercheurs ignorent si un air humide est aspiré par l'œil et alimente les nuages, comme dans un ouragan classique. Mais l'aspect de l'ensemble, l'œil, les structures qui l'encerclent et les bras en spirale qui se déploient sur une vaste surface sont identiques à un cyclone terrestre, indiquent-ils.

    Le phénomène ne se démarque pas seulement par sa dimension exceptionnelle. Suivant les astronomesastronomes, le cyclone semble parfaitement immobile, et ne tourne pas sur lui-même... ou plutôt, c'est la planète qui tourne sous lui, avec un synchronisme étonnant.

    L'ouragan se classant en seconde position par la taille sur une géante gazeuse est la Grande Tache Rouge de JupiterJupiter. Celle-ci, beaucoup plus petite, ne présente cependant pas d'œil. Celui de la géante aux anneaux, au contraire, est une véritable fenêtrefenêtre sur la planète, et il intéresse prodigieusement les scientifiques. "Une portion de ciel dégagé semble pénétrer dans l'atmosphèreatmosphère éternellement nuageuse de SaturneSaturne deux fois plus profondément que le niveau habituellement observé", déclare Kevin Baines, du Cassini's imaging team, et de l'équipe en charge du spectromètre infrarougeinfrarouge de Cassini au Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory (JPL). "Ceci nous offre l'opportunité d'examiner les profondeurs de Saturne sur tout un éventail de longueurs d'ondelongueurs d'onde, et nous a permis de découvrir un mystérieux ensemble de nuages sombres au fond de l'œil", ajoute-t-il.

    Des observations précédentes ont déterminé que la température au niveau du pôle sud de Saturne était plus élevée d'environ 4 degrés que d'autres parties de la planète. "La puissance des vents s'affaiblit avec l'altitude, lez gazgaz se compriment et leur température augmente au-dessus du pôle", explique Richard Achterberg, un membre de l'équipe d'observation infrarouge du Goddard Spaceflight Center de la NASANASA.

    En bref, un phénomène passionnant à observer, et qui ne manquera pas de nous surprendre par les découvertes qu'il promet.