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Un sillon d'une blancheur éclatante dans le sol martien. Crédit NASA.
Après l'atterrissage du premier robotrobot explorateur sur la Planète rouge le 4 janvier 2004, les techniciens de la NASA ne lui donnaient que quatre mois d'espérance de vieespérance de vie. C'était du moins pour cette période qu'il avait été conçu. Mais sa robustesse, aidée par certaines conditions climatiques locales, comme les ventsvents martiens qui nettoient régulièrement la surface de ses panneaux solaires, ne cessent d'en prolonger l'existence au-delà de toute espérance. Cependant, plus de dix kilomètres parcourus dans les désertsdéserts martiens laissent des traces et Spirit commence à souffrir de rhumatismes... C'est ainsi qu'il a perdu l'usage d'une de ses six roues, qui reste obstinément bloquée.
Depuis cette panne, le petit robot traîne donc la patte... ou la roue, qui se comporte exactement comme un socsoc de charrue, ou plus exactement comme un araire, traçant un sillon dans le sol. Profitant de cette occasion, les techniciens ont transmis à l'ordinateurordinateur de bord de nouvelles instructions afin que les instruments montés sur le bras robotiquerobotique analysent systématiquement le contenu de cette ornière.
Au 1150ème sol martien, c'est-à-dire la 1150ème journée passée sur la planète, le rover a ainsi mis au jour un sablesable d'un blanc pratiquement immaculé, pauvre en souffre contrairement à ce qui avait été analysé jusqu'à présent, mais surtout particulièrement riche en silicesilice.
Des examens complémentaires ont déterminé que ce sable était composé à plus de 90% de silice pure, un matériau ressemblant au quartzquartz terrestre, mais se présentant sous une forme amorpheamorphe (non cristalline).
Les géologuesgéologues pensent que cette silice pourrait avoir été produite par l'interaction entre les matériaux du sol et des vapeurs volcaniques acides en présence d'eau, un scénario parfaitement plausible dans le passé martien. D'autres hypothèses sont encore évoquées, mettant en œuvre de l'eau chaude stagnante et divers éléments.
"Nous avons scruté des dizaines de tronçons du sillage laissé par la roue immobilisée de Spirit", déclare Steve Stuff, de l'université d'Etat de l'Arizona, le premier à avoir proposé ce type d'analyse au moyen du spectrographespectrographe thermique du petit engin.
Cœur de verre
La forme du sillon, et sa largeur, permettent au spectromètrespectromètre à particules alpha en rayons Xrayons X monté sur le bras robotique de Spirit de toucher le sol en son endroit le plus profond (jusqu'à une dizaine de centimètres) et d'en fournir une analyse précise. Alors que jusqu'à présent la présence de soufresoufre était prépondérante par endroits, ce qui constituait déjà un excellent indice de la présence d'eau liquideliquide en surface par le passé, cette découverte de silice presque pure vient conforter l'hypothèse d'un passé humide.
Sur Terre, la silice se présente généralement comme un cristal de quartz, et est le composant principal du verre à vitrevitre. La silice détectée dans le sol martien est non cristalline, sous sa forme amorphe et ressemble à du verre naturel.
L'endroit de la découverte a été baptisé Gertrude Weise, du nom d'une joueuse de base-ball professionnelle bien connue outre-Atlantique.