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Les nouvelles du cratère Gale sont bonnes, très bonnes même, bien que le rover Curiosity, qui s'est posé il y a déjà 15 jours, n'ait toujours pas bougé. Rien d'alarmant : les ingénieurs vérifient un a un chaque système du rover et s'apprêtent à tester son système de locomotion, tandis que les équipes des dix instruments (ChemCam, MastCam...) analysent les données reçues à mesure qu'ils sont allumés.
Dernier en date, la petite station météorologique Rems, fournie par l'Espagne, qui a enregistré des températures de 2,85 °C, plutôt clémentes pour une planète dont la température moyenne est d'environ -60 °C.
Sur cette vue du mont Sharp, on aperçoit très clairement différentes couches rocheuses. © Nasa/JPL-Caltech/MSSS
Lors de cette conférence de presse qui s'est tenue vendredi 17 août, John Grotzinger a indiqué que la première destination du rover serait une zone nommée Glenelg. Bien qu'en direction opposée au mont Sharp, véritable objectif de la mission, elle présente l'immense intérêt d'être un carrefour naturel entre trois types de terrains géologiques, et se situe à environ 400 m de CuriosityCuriosity.
Premier tour de roue pour Curiosity
Le départ à destination de Glenelg se fera une fois que les ingénieurs du rover se seront assurés du bon fonctionnement de son système de locomotion. Dans le courant de la semaine prochaine, Curiosity fera fonctionner ses roues dans tous les sens. Un premier déplacement d'environ 3 m suivi d'un virage à 90° et d'une marche en arrière de 2 m sont prévus.
Si ces essais sont concluants, le rover devrait se mettre en route peu de temps après à destination de Glenelg. Deux à trois semaines seraient nécessaires pour y parvenir. Des arrêts en cours de route sont possibles si les chercheurs identifient des échantillons rocheux intéressants. Comme nous l'expliquait récemment Francis Rocard, le départ à destination du mont Sharp est prévu en décembre.
La roche N165, première cible de l'instrument franco-américain ChemCam. © Nasa/JPL-Caltech/MSSS/LANL
Rock N165
Ce weekend, ChemCam a été utilisé pour la première fois sur une petite roche baptisée N165. Rappelons que cet instrument utilise un laser, fourni par un consortium français de l'Irap, de l'OMP et du Cnes, qui transforme la matière visée en un gaz chauffé à plus de 8.000 ºC. Ce nuagenuage de vapeur se met alors à briller. Il ne reste plus qu'à analyser la lumièrelumière par un spectromètrespectromètre pour connaître la composition chimique des roches.
Concrètement, la roche N165 a été frappée trente fois pendant 10 secondes par le tir du laser de l'instrument d'une puissance d'environ 14 millijoules. Le spectrespectre obtenu de la lumière émise décomposée entre 240 nm et 900 nm, est caractéristique des éléments présents dans la roche.