Après les États-Unis et les Émirats Arabes Unis, les forces armées françaises possèdent leur premier réseau militaire de communications tout IP à très haut débit par satellite. Baptisé Comcept, ce réseau a été testé avec succès la semaine dernière, lors du salon Eurosatory. Il vient en complément de Syracuse, le réseau de télécommunications militaire.
Airbus Espace a profité d'Eurosatory, salon de la Défense et de la Sécurité terrestres et aéroterrestres qui s'est tenu à Paris du 16 au 20 juin 2014, pour réaliser la première liaison tout IP (Internet Protocol) à très haut débit par satellite pour les forces armées françaises. Sur Terre, ce protocole Internet est devenu un standard mondial de la transmission de données à une large échelle.
Il est aujourd'hui déployé dans l'espace et fournit notamment des services commerciaux haut débit bidirectionnel en bande Ka afin de couvrir les zones blanches qui n'ont pas accès à l'ADSL. L'usage militaire de ce protocole et de la bande Ka a pour but de fournir aux forces armées un réseau de communications tout IP par satellite pour échanger des données, des vidéos et des communications téléphoniques.
Des liaisons IP bientôt accessibles en mobilité
Comme nous l'explique Eric Soulères, directeur des Opérations et de l'Ingénierie de CIS (Communications, Intelligence and Security) chez Airbus Espace, le réseau Comcept a établi avec succès la première liaison de bout en bout, « comprendre entre deux points au sol en passant par le satellite », entre les segments sol du réseau Comcept et Athena-Fidus, un satellite « dual » (civil et militaire) franco-italien de télécommunications à très haut débit mis en orbite en février 2014 par un lanceur Ariane 5 ECA.
À la différence des satellites Internet à usage civil, comme Ka-Sat par exemple, le réseau Comcept offre de « nouveaux services (voix, visiophonie sur IP) avec un débit d'environ 10 Mbits/s ». À l'avenir, il « sera plus important ». Autre évolution future, si les récepteurs sont fixes aujourd'hui, des « solutions mobiles sont à l'étude » et pourront équiper les véhicules terrestres, les navires, les avions et les drones de stations mobiles en conditions de combat.