Le lanceur Dniepr mis à feu le 29 juin dernier depuis un silo souterrain hérité de la Guerre froide ne transportait aucune charge belliqueuse, mais au contraire, le second prototype du projet un peu fou du milliardaire américain Robert Bigelow : le premier hôtel de l'espace.

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    L'Hôtel spatial, projet ultime de Bigelow Aerospace.

    L'Hôtel spatial, projet ultime de Bigelow Aerospace.

    Image du site Futura Sciences

    Opéré aujourd'hui par la société russe ISC Kosmotras DnieprDniepr, cet ancien missile converti avait déjà placé en orbite en juillet 2006 Genesis 1, légèrement plus réduit. Genesis 2, dont le lancement a parfaitement réussi, préfigure réellement ce que devrait être une future station spatialestation spatiale dont la réalisation, particulièrement économique puisque les modules sont gonflés en orbite en évitant donc de coûteuses opérations d'assemblage, pourrait avoir lieu en 2012.

    Images d'archives : lancement de Genesis 1 au moyen d'un missile converti de la société russe ISC Kosmotras Dniepr. Crédit Bigelow Aerospace.

    Images d'archives : lancement de Genesis 1 au moyen d'un missile converti de la société russe ISC Kosmotras Dniepr. Crédit Bigelow Aerospace.

    Jusqu'ici, comme pour le premier prototype, tout s'est parfaitement déroulé et le module a rapidement pris sa forme définitive, offrant un volume habitable de 2,50 mètres de diamètre pour 4 mètres de long. Il offre cependant plusieurs améliorations par rapport à Genesis 1Genesis 1, notamment sur le plan de la sécurité. Ainsi, plusieurs unités de gonflage et de contrôle de pression indépendantes connectées à des réserves d'air comprimé séparées sont prévues afin de faire face à toute défaillance.

    Déploiement du premier groupe de panneaux solaires de Genesis 2. Crédit Bigelow Aerospace.
    Déploiement du premier groupe de panneaux solaires de Genesis 2. Crédit Bigelow Aerospace.

    A l'intérieur sont disposées 22 caméras, dont certaines en haute résolutionrésolution, contre 13 auparavant, et qui montreront en permanence l'état du vaisseau vu de l'intérieur, mais rendront aussi compte des multiples expériences embarquées.

    Parmi celles-ci, on relève diverses colonies d'animaux (scorpions, cancrelats et fourmilières complètes), dont les scientifiques comptent bien étudier le comportement en apesanteurapesanteur. D'autres expériences plus anecdotiques se trouvent à bord, comme un jeu de bingo qui sera utilisé essentiellement à titre d'amusement par les employés de Bigelow AerospaceBigelow Aerospace d'ici quelques mois. Mais celui-ci a été tout spécialement adapté aux conditions spatiales, et l'absence de pesanteur a été suppléée par un système complexe de ventilateurs et de leviers aux actions imprévisibles afin de garantir la part du hasard... Genesis 2 devient ainsi le premier casino de l'espace, et déjà, certains exploitants de sites internetinternet pourraient voir miroiter dans cette opportunité de substantiels bénéfices futurs !

    Première image de l'intérieur de Genesis 2 avant la mise en marche complète de l'éclairage. <br />Crédit Bigelow Aerospace.
    Première image de l'intérieur de Genesis 2 avant la mise en marche complète de l'éclairage.
    Crédit Bigelow Aerospace.

    Genesis 2 comporte aussi plusieurs caméras disposées à l'extérieur de la coque, montrant les panneaux solaires et l'état général de cet embryonembryon de station spatiale.

    Première vision en haute résolution de Genesis 2. Crédit Bigelow Aerospace.
    Première vision en haute résolution de Genesis 2. Crédit Bigelow Aerospace.

    Bigelow Aerospace place beaucoup d'espoir dans cette réalisation, d'autant que le premier exemplaire a réussi sa mission au-delà de toute espérance. Conçu pour une duréedurée de vie de quelques mois, il est toujours parfaitement fonctionnel après un an passé en orbite, et les experts estiment qu'il pourrait le rester environ une dizaine d'années.

    L'année prochaine, la société prévoit de lancer Galaxy, un module gonflable plus grand (16,7 m³ utilisables) et plus évolué, qui préfigurera le premier exemplaire habitable, SundancerSundancer, vers 2012. On s'attend à ce que ce dernier offre à ses futurs occupants un volume de 330 m³ et soit équipé d'un moteur permettant rehaussements et changements d'orbite.

    Le futur hôtel spatial, qui serait réalisé par assemblage de plusieurs éléments gonflables à l'horizon 2015, a déjà été baptisé "Nautilus" par son promoteur.

    La Station Spatiale InternationaleStation Spatiale Internationale a-t-elle du mouron à se faire ?