On en sait un peu plus sur l'annulation du premier lancement d'une Ariane 5 de l'année, qui devait avoir lieu la semaine dernière après deux tentatives avortées. Quelques secondes avant le départ du Vol 194, un élément défaillant a provoqué un problème de pressurisation. Un défaut qui n'avait jamais été observé auparavant.

au sommaire


    Initialement prévu le 24 mars, le cinquantième tir d’une Ariane 5 qui doit lancer deux satellites de télécommunications, l'un pour le compte de l'opérateur de télévision luxembourgeois SES (Astra 3B) et l'autre pour le Ministère allemand de la Défense (COMSATBw-2) avait été reporté au 26 mars, puis au 10 avril. Après trois reports, on pensait que la première Ariane 5Ariane 5 de l'année allait décoller dans la nuit de vendredi à samedi. Mais le lancement a une nouvelle fois été reporté à une date indéterminée.

    Quelques secondes seulement avant le décollage du V194, un problème de pressurisation est survenu (le report du lancement précédent était dû lui aussi à un défaut de pressurisation mais dans un autre système). Cette anomalieanomalie n'a encore jamais été rencontrée, ce qui exige une étude détaillée de la panne. ArianespaceArianespace a dû mettre les moyens pour comprendre son origine (voir le communiqué de presse d'Arianespace, assez succinct).

    Calendrier des vols à venir à revoir

    Les ingénieurs au sol ont retiré du lanceur le composant qui a provoqué l'arrêt du décompte final. L'élément en question, un régulateur de pression de l'étage principal, a été envoyé en Europe où il sera analysé par un Groupe de travail, qui rassemble des représentants d'Arianespace, de l'Esa, du Cnes et d'Astrium. Sa mission est de comprendre puis de corriger l'anomalie observée. Son rapport préliminaire devrait apporter un début de réponse et donner une idée plus précise sur la durée d'immobilisation du lanceur et les actions à mener. Indépendamment, une seconde équipe (un « audit qualité ») a également été constituée, pour analyser les raisons de ces difficultés techniques et proposer des mesures correctives.

    Ce report va vraisemblablement contraindre Arianespace à remanier le calendrier des vols suivants. Cependant, il est trop tôt pour dire si l'objectif de 7 lancements d'Ariane 5, dont celui du deuxième Véhicule de transfert automatique (ATV Johannes KeplerJohannes Kepler) à destination de la Station spatiale, sera maintenu. Ces trois reports n'inquiètent pas outre mesure les clients d'Arianespace qui préfèrent retarder la mise en service de leurs satellites que de les voir partir en fumée.