Le moteur Vulcain 2.1 qui propulsera l'étage principal d'Ariane 6 a volé. Mais au sol, sur un banc d'essai de façon à le tester dans tout son domaine de fonctionnement en vol. Ce test, qui ne sera pas le dernier, s'est bien déroulé nous explique Philippe Girard, responsable de la propulsion liquide chez ArianeGroup, qui a bien voulu répondre à quelques questions.

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    Alors qu'a débuté la constructionconstruction de la première Ariane 6 qui décollera en juillet 2020, ArianeGroup poursuit en parallèle le développement du Vulcain 2.1, le moteur de son étage principal. Ce moteur est une version optimisée du moteur Vulcain 2 d'Ariane 5Ariane 5 dont la production a été simplifiée et ses coûts diminués.

    Malgré l'impressionnante série de 82 succès d'affilée d'Ariane 5, entachée lors du lancement des satellites SES 14 et Al Yah 3 (25 janvier), les modifications apportées au moteur Vulcain pour l'adapter à Ariane 6Ariane 6 nécessitent un retour sur banc de test pour s'assurer de son bon fonctionnement. C'est pourquoi ArianeGroup a planifié une campagne d'essais qui va permettre de le tester dans tout son domaine de fonctionnement en vol : poussée, rapport de mélange, conditions d'alimentation en ergols...

    Vulcain 2.1 a donc été testé mardi 23 janvier pour la première fois avec succès lors d'un test mis en œuvre par le DLR (Deutsche Zentrum für Luft und Raumfahrt) sur son site de Lampoldshausen en Allemagne pour le compte d'ArianeGroup.

    Le Vulcain 2.1 à l'essai sur son banc de test du site de Lampoldshausen du DLR Allemand. © ArianeGroup Holding

    Le Vulcain 2.1 à l'essai sur son banc de test du site de Lampoldshausen du DLR Allemand. © ArianeGroup Holding

    Philippe Girard, responsable de la propulsion liquide chez ArianeGroup, répond à nos questions et nous explique brièvement l'essai et les principales différences entre le Vulcain d'Ariane 5 et celui d'Ariane 6.

    À quoi a consisté cet essai au sol ?

    Philippe Girard : Cet essai est le premier d'une série qui va s'étaler sur environ 18 mois, avec deux moteurs de développement. Il constitue la première étape de validation technique du bon fonctionnement du moteur et de ses nouveaux composants ainsi que les adaptations du banc d'essai. La suite des essais sur ce moteur, actuellement menés à Lampoldshausen, va permettre de le tester dans tout son domaine de fonctionnement vol (poussée, rapport de mélange, conditions d'alimentation en ergols).

    Les adaptations réalisées pour le Vulcain d'Ariane 6 ont-elles donné satisfaction lors de cet essai ?

    Philippe Girard : Totalement. Le moteur a été testé avec succès en pleine poussée pendant 650 secondes, c'est-à-dire la durée nominale pour un lancement Ariane 6. C'est donc un jalon important pour la tenue du planning de développement du moteur.

    Et quelles sont les prochaines étapes de développement du moteur ?

    Philippe Girard : Finaliser l'ensemble des tests de la campagne de ce premier modèle d'essais afin de pouvoir commencer la production des sous-systèmes du premier modèle de vol dès le second semestre 2018, l'assemblage et la réceptionréception du moteur étant prévus en 2019, pour un 1er lancement Ariane 6 en 2020. Tous les essais de réception des moteurs de vol en phase de production, à partir de 2019, se feront au banc PF50 du site ArianeGroup de Vernon.

    Quelles sont les principales différences entre le Vulcain d'Ariane 5 et celui d'Ariane 6 ?

    Philippe Girard : Le Vulcain 2.1 destiné à Ariane 6 intègre des technologies telles qu'un générateurgénérateur de gaz réalisé par impression 3Dimpression 3D, un divergent simplifié, une nouvelle vanne gaz chauds électrique, ou encore un réchauffeur oxygèneoxygène pour la pressurisation du réservoir oxygène de l'étage principal du lanceurlanceur Ariane 6.

    Les performances du moteur resteront-elles les mêmes que celles du Vulcain d'Ariane 5 ?

    Philippe Girard : Oui. Les modifications adoptées sont destinées à la réduction du coût de production et n'ont pas vocation à accroître les performances du moteur. Vulcain 2.1 contribue ainsi à l'atteinte des objectifs de coûts du lanceur Ariane 6, tout en conservant l'efficacité et la fiabilité démontrées sur Ariane 5.