Connaissez-vous la cholestase gravidique ? C’est une pathologie qui touche 1 % des femmes enceintes au cours du troisième trimestre de grossesse. Elle se traduit par des démangeaisons intenses. Quelle est sa prise en charge ?

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La cholestase gravidique est une maladie hépatique qui peut survenir durant la grossesse. Si elle apparaît en général au cours du troisième trimestre, elle peut aussi se manifester dès le deuxième trimestre. Dans cette pathologie, les cellules du foie ne fonctionnent pas correctement. Au lieu d’envoyer les acides biliaires vers la bile, elles les envoient vers le sang. Une cholestase gravidique se traduit principalement par des démangeaisons importantes sur l’ensemble du corps et particulièrement au niveau des mains et des pieds. Le prurit empire souvent le soir et la nuit. Les symptômes disparaissent spontanément en deux à trois semaines après la naissance.

Dans les cas les plus sévères et en l’absence de prise en charge, la maladie peut avoir de graves conséquences pour le bébé à naître : détresse fœtale, bradycardie fœtale, mort fœtale in utero, accouchement prématuré. En revanche, le pronostic maternel est bon.

Quel est le suivi d’une cholestase gravidique ?

Les femmes enceintes atteintes d’une cholestase gravidique sont suivies plus régulièrement. Des prises de sang, à jeun, permettent de doser le taux sanguin d’acides biliaires et d’évaluer la gravité de l’atteinte hépatique. L’état de santé du bébé est également surveillé lors de monitorings (rythme cardiaque et état de stress fœtal). Plus la cholestase est sévère (précocité et intensité des symptômes), plus les risques pour le bébé sont importants.

Quel est le traitement d’une cholestase gravidique ?

Le traitement a deux objectifs : soulager la mère et limiter les risques pour l’enfant à naître. C’est l’acide ursodésoxycholique qui est utilisé, jusqu’à la naissance. Cette molécule n’a pas d’effets indésirables, ni pour la mère ni pour le fœtus. En revanche, les symptômes ne disparaissent pas toujours en totalité. D’autres molécules peuvent être prescrites selon les cas : hydroxyzine, rifampicine, vitamine K1.

Dans de nombreux cas, un déclenchement de l’accouchement peut être programmé vers la 37e ou 38e semaine. Les critères de déclenchement de l’accouchement sont les suivants :

  • rythme cardiaque fœtal lent ;
  • peu de mouvements fœtaux ;
  • taux d’acides biliaires et de bilirubine importants.
En cas de cholestase gravidique, des médicaments sont prescrits pour soulager les démangeaisons. © NDABCREATIVITY, Adobe Stock
En cas de cholestase gravidique, des médicaments sont prescrits pour soulager les démangeaisons. © NDABCREATIVITY, Adobe Stock

Quels sont les facteurs de risque de la cholestase gravidique ?

La maladie a un terrain génétique. Une femme qui a souffert de cholestase gravidique au cours d’une grossesse a de forts risques d’en souffrir aussi lors d’une grossesse ultérieure. Le taux de rechute est de 40 à 60 %. Le risque augmente avec l’âge, le nombre de grossesses ou le caractère multiple de la grossesse (jumeaux, triplés…). De plus, la cholestase gravidique présente un caractère saisonnier : elles sont plus fréquentes en hiver.