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    La motivation principale à comprendre les déficits accompagnant le vieillissement repose sur la fragilisation (variable selon les individus et les circonstances) des ressources adaptatives. Certaines sont affaiblies alors que d'autres, sculptées par l'expérience peuvent devenir plus résistantes encore.

    L'épreuve du vieillessement. © Jiris - Shutterstock

    L'épreuve du vieillessement. © Jiris - Shutterstock 

    Par Françoise Schenk et Delphine Preissmann

    Comme il est bien montré dans le chapitre précédent, il faut envisager une architecture fonctionnelle en transformation, pas simplement en perdition. Les ressources adaptatives sont ainsi affectées par le vieillissement, dans leurs dimensions physiologiques comme au niveau du fonctionnement mental, sans qu'une relation causale simple permette de relier directement le trouble cognitif à une altération biologique spécifique. Le fonctionnement cognitif est le produit de l'activité de systèmes intriqués et il serait réductionniste de mettre en lien direct ses fléchissements au cours du vieillissement avec un dysfonctionnement local spécifique dans une structure particulière.

    Le vieillissement biologique est un phénomène distribué dans le cerveaucerveau et les manifestations au niveau cognitif résultent du « remaniement fonctionnel » de cet ensemble. Les processus cognitifs qui intègrent les informations sur l'environnement interagissent étroitement avec ceux qui sous-tendent les fonctions émotionnelles et somatiquessomatiques évaluant la signification des événements pour soi. Par exemple, il existe une multiplicité de niveaux d'expression des déficits dans la thermorégulation, que ce soit dans les réponses adaptatives des tissus de l'organisme ou dans les contrôles comportementaux et symboliques qui les accompagnent.

    Enfin le corps lui-même apparaît comme un lieu assurant l'assemblage et la « représentation » de soi, bien au-delà du discours rationnel.