La vitamine D permettrait-elle de réduire le risque d'accidents cardiovasculaires ? Aucune preuve jusqu'à présent d'un tel effet protecteur sur la santé des personnes âgées. Une équipe de chercheurs a poursuivi les recherches et constaté une diminution des infarctus, en particulier chez les sujets déjà suivis pour le traitement de leur maladie cardiovasculaire.
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Connue pour ses bienfaits pour les os et la peau, la vitamine D pourrait également réduire le risque d'événements cardiovasculaires. Une nouvelle étude menée par des chercheurs australiens révèle que la prise mensuelle de vitamine D pourrait même prévenir les crises cardiaquescrises cardiaques chez les personnes âgées de plus de 60 ans.
Ce n'est pas la première fois que des scientifiques se penchent sur les effets de la vitamine D sur la santé cardiovasculaire, et jusqu'ici aucune preuve n'a jamais été apportée quant à un lien éventuel entre ces deux phénomènes. Mais il s'agit ici du plus grand essai jamais réalisé sur le sujet. Une équipe de chercheurs australiens a cherché à déterminer si la prise mensuelle de vitamine D par des personnes âgées pouvait avoir un impact sur le taux d'événements cardiovasculaires, et plus particulièrement sur le taux de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux.
Publiée dans le British Medical Journal (BMJ), l'étude a été conduite auprès de 21 315 Australiens âgés de 60 à 84 ans qui ont soit reçu une dose de vitamine D soit un placebo par voie orale au début de chaque mois, et ce pendant une période pouvant s'étendre jusqu'à cinq ans. Au final, plus de 80 % des participants à l'étude affirment avoir pris au moins 80 % des doses suggérées tout au long de l'étude. Les chercheurs ont ensuite recoupé et analysé les donnés desdits participants quant à leurs potentielles admissions à l'hôpital ou leurs décès pour déterminer s'ils avaient été victimes de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux, ou subi une revascularisation coronarienne.
Moins d'événements cardiovasculaires avec la vitamine D
Résultat, les chercheurs affirment que le taux d'événements cardiovasculaires majeurs était inférieur de 9 % dans le groupe de participants ayant consommé de la vitamine D, précisant que cela correspond à 5,8 événements de moins pour 1 000 participants. Plus précisément, le taux d'infarctus était inférieur de 19 % dans le groupe concerné par la vitamine D, par rapport au groupe placeboplacebo, et le taux de revascularisation coronarienne de 11 %. Les scientifiques soulignent en revanche n'avoir noté aucune différence pour le taux d'accident vasculaire cérébral.
Attention toutefois à prendre en compte les limites de cette étude scientifique, ne serait-ce parce que les chercheurs précisent que les effets « semblaient » plus probants chez les participants ayant un traitement, au début de l'étude, destiné à réduire le risque d'événements cardiovasculaires, comme les statines. Ils mentionnent également le fait que la différence de risque absolu était faible entre les deux groupes, bien que l'ampleur de l'essai suggère un lien entre la prise de vitamine D et le risque d'infarctus.
« En attendant, ces résultats suggèrent que les conclusions selon lesquelles la supplémentation en vitamine D ne modifie pas le risque de maladie cardiovasculaire sont prématurées », affirment les auteurs de l'étude. Et d'ajouter que des travaux supplémentaires sont désormais justifiés pour déterminer si cet effet protecteur est bel et bien plus marqué chez les personnes déjà sous traitement.