Certains virus peuvent transformer les cellules qu'ils infectent en cancer. Une nouvelle étude menée sur le HTLV-1, qui provoque des leucémies, nous en apprend plus sur les mécanismes en jeu. 


au sommaire


    Les virus oncogènes sont des virus transformant les cellules qu'ils infectent en cancer. Ce processus est lent et le cancer n'apparaît que des années après l'infection initiale. D'ailleurs, ce n'est pas systématique, des patients infectés par un virus oncogène peuvent vivre sans jamais développer de cancer

    Une équipe de l'Imperial College de Londres, en collaboration avec l'université de Kumamoto au Japon s'est intéressée aux mécanismes qui transforment peu à peu une cellule infectée par un virus oncogène en cancer. Leur sujet d'étude est le HTLV-1, un rétrovirus spécifique des lymphocytes T. On estime entre 5 et 10 millions le nombre de personne infectées par ce virus, mais seulement 3 à 8 % d'entre elles développent un cancer virulent, le lymphomelymphome à cellules T de l'adulte ou ATL.

    Le HTLV-1 vu au microscope électronique. © Domaine public
    Le HTLV-1 vu au microscope électronique. © Domaine public

    Des cellules infectées et hyperactives

    Les scientifiques ont analysé les cellules sanguines mononuclées de douze volontaires sains, et trois infectés par HTLV-1. Ils ont observé que les patients cancéreux, les lymphocytes T sont suractivés. Ils produisent en quantité anormale des protéinesprotéines qui entretiennent leur prolifération constante et qui empêche le système immunitairesystème immunitaire de les détruire.

    Cet état de surexcitation est induit par la présence de la protéine Tax de HTLV-1. Des cellules qui prolifèrent trop sont plus sensibles aux dommages à l'ADNADN, ce qui facilitent leur transformation en cancer

    Une meilleure compréhension des mécanismes de cancérisation des cellules par les virus conduit aussi à l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques. « Par exemple, l'activation chronique des lymphocytes T pourrait être arrêtée par des moléculesmolécules qui bloquent les voies de signalisation qui indiquent aux cellules d'être actives », explique Masahiro Ono, de l'université de Kumamoto. Sinon, les traitements pourraient aussi cibler les protéines que les lymphocytes T suractifs sécrètent pour proliférer.