Le cancer du pancréas est une maladie au pronostic vital très sombre. Seule une poignée de malades sont toujours en vie après cinq ans. Des chercheurs allemands planchent sur l'immunothérapie pour combattre les cellules tumorales. Les premiers résultats sont prometteurs.


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    Le cancer du pancréas est plutôt rare en France, moins de 2 % des cancers, mais son incidence augmente depuis quelques années. Maladie très virulente, moins de 10 % des malades survivent à leur cancer après cinq ans. Si l'état du patient et la taille de la tumeur le permettent, la chirurgie est le premier moyen de traitement du cancer du pancréas. Sinon, ce sont des traitements de radiothérapie et chimiothérapie qui sont utilisés.

    Des chercheurs allemands de l'université Louis-et-Maximilien de Munich explorent une autre voie, celle de l'immunothérapie. Le but est d'utiliser le système immunitairesystème immunitaire pour attaquer les tumeurs pancréatiques qui prolifèrent rapidement. Mais ces dernières sont soutenues, et parfois masquées par un tissu qui les entoure, le stroma tumoraltumoral. Ce stroma empêche les moléculesmolécules thérapeutiques d'atteindre leur cible, mais les lymphocyteslymphocytes peuvent contourner cet obstacle, s'ils suivent les bonnes indications.

    Vision d'artiste du pancréas, organe situé entre l'estomac et l'intestin, portant une tumeur. © Kateryna Kon, <em>Science Photo Librairy</em>
    Vision d'artiste du pancréas, organe situé entre l'estomac et l'intestin, portant une tumeur. © Kateryna Kon, Science Photo Librairy

    Attirer les lymphocytes jusqu'au cancer dans le pancréas

    Les chercheurs ont modifié des lymphocytes T matures pour qu'ils portent le récepteur CXC de type 6. Grâce à ce récepteur, les cellules seront guidées par la molécule CXCL16, sécrétée par les cellules cancéreuses dans le pancréas. Arrivés à destination, les lymphocytes pourront les détruire. 

    À l'issue de plusieurs expériences menées sur des souris atteintes du cancer du pancréas, les chercheurs ont obtenu des résultats prometteurs. Les lymphocytes T modifiés ont démontré leur propriété antitumorale et le taux de survie des animaux a augmenté. Bien sûr, les chercheurs espèrent voir un jour ce protocoleprotocole faire l'objet d'un essai cliniqueessai clinique sur les humains, mais ils n'en sont qu'au début du parcours.