Il existe des maladies pulmonaires « fantômes » chez les fumeurs, non répertoriées par le corps médical. C’est la conclusion d’une étude au long cours de chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco.


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    Une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Medical Association révèle que des millions de fumeurs souffrent de symptômes pulmonaires qui ne correspondent à aucun des critères existants de diagnostic de maladies liées au tabac, y compris la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Cette dernière est évaluée par une spirométrie, une mesure de la fonction pulmonaire. La BPCO est diagnostiquée lorsque le test montre une obstruction du flux d'airair, c'est-à-dire un problème pour expulser assez d'air dans un laps de temps normal.

    « Nous avons constaté que de nombreuses personnes fortement exposées au tabac primaire présentent les mêmes symptômes respiratoires que les personnes atteintes de BPCO, mais ne peuvent pas être diagnostiquées comme telles, car le débitdébit d'air est considéré comme normal par la spirométrie », a précisé William McKleroy, premier auteur de l'étude. Le problème est que ces fumeurs ne bénéficient alors pas des mêmes thérapies que les patients souffrant de BPCO.

    Le diagnostic de bronchopneumopathie chronique obstructive requiert à la fois des symptômes respiratoires et la preuve d'une obstruction des voies respiratoires. © Paul, Adobe Stock
    Le diagnostic de bronchopneumopathie chronique obstructive requiert à la fois des symptômes respiratoires et la preuve d'une obstruction des voies respiratoires. © Paul, Adobe Stock

    Élargir la définition des maladies pulmonaires liées au tabac

    Les chercheurs ont recruté 1 397 participants qui ont passé tous les ans une spirométrie, un test de distance de marche de 6 minutes, une évaluation des symptômes respiratoires et une tomodensitométrietomodensitométrie de leurs poumonspoumons, pendant 3 à 4 ans. La grande majorité des participants présentant une exposition au tabac, une spirométrie « préservée » (sans BPCO) et des symptômes pulmonaires au début de l'étude continuaient à présenter des symptômes pendant plus de cinq ans de suivi.

    En conclusion, les données de l'étude suggèrent qu'il faudrait davantage suivre l'ensemble des fumeurs (avec et sans symptômes) et que la définition des maladies pulmonaires liées au tabagisme doit être élargie, afin que de nouveaux traitements puissent être mis au point pour les patients sans BPCO.