Le stress n’apporte rien de bon, que ce soit sur le plan physique, moral et même biologique. Une analyse sanguine de près de 5 000 personnes montre que des évènements de vie stressants (comme le deuil ou l’insécurité financière) peuvent perturber les systèmes biologiques.


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    Selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'University College London, les événements stressants de la vie peuvent détériorer la santé biologique, indépendamment des éventuelles prédispositions génétiques. La recherche, publiée dans la revue Brain, Behavior and Immunity, révèle comment l'expérience du stress sur une période prolongée peut perturber les signaux de communication des systèmes immunitaire, nerveux et endocrinienendocrinien. Ce trouble est lié à un large éventail de maladies mentales et physiquesphysiques, comme la dépression, la schizophrénie ou les maladies cardiovasculaires.

    Climat, conflits, maladies : comment gérer le stress face à l'actualité ? La réponse avec Julie Kern dans La Santé sur Écoute. © Futura

    Les chercheurs ont analysé les concentrations sanguines de quatre biomarqueurs chez plus de 4 900 personnes de plus de 50 ans. Deux biomarqueurs étaient des protéinesprotéines impliquées dans la réponse immunitaire innée à l'inflammationinflammation (protéine C-réactive et fibrinogènefibrinogène), et les deux autres étaient des hormoneshormones impliquées dans la physiologie de la réponse au stress (cortisolcortisol et IGF-1IGF-1). Les activités des biomarqueurs ont été classées en groupes selon leur risque pour la santé. Les chercheurs ont ensuite examiné comment une exposition antérieure à des circonstances stressantes pouvait influer sur la probabilité d'appartenir au groupe à plus haut risque.

    L’effet néfaste du stress est cumulatif

    Résultat : l'exposition à du stress en général -- comme avoir vécu un divorce ou un deuil au cours des deux dernières années -- était liée à une augmentation de 61 % de la probabilité d'appartenir au groupe à haut risque quatre ans plus tard. L'effet était cumulatif, chaque facteur de stress supplémentaire augmentant cette probabilité de 19 %.

    À noter que les participants qui n'ont signalé que des tensions financières étaient 59 % plus susceptibles d'appartenir à ce même groupe quatre ans plus tard. « Cela peut s'expliquer par le fait que cette forme de stress peut envahir de nombreux aspects de notre vie, entraînant des conflits familiaux, l'exclusion sociale, voire la faim ou le sans-abrisme », a précisé l'auteure principale Odessa S. Hamilton.