L'Agence européenne de l'Environnement vient de publier son rapport montrant que, directement ou directement, 13 % des décès sont imputables à la pollution. L'agence pointe un lien évident entre l'état de nos écosystèmes et notre santé, la crise sanitaire du Covid-19 n'étant qu'un signe d'alerte de plus et les populations les plus fragiles étant les plus sévèrement touchées. Le rapport relève également une nette différence entre l'est et l'ouest de l'Europe.

 


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    Dans l'Union européenne, 13 % des morts sont liés à la pollution, selon un rapport publié mardi de l'Agence européenne de l'environnement (AEE), pour qui la crise sanitairecrise sanitaire actuelle est un signal devant accélérer une prise de conscience de la relation entre environnement et santé. « L'émergenceémergence de ces agents pathogènes zoonotiques (comme dans le cas du Covid-19) est liée à la dégradation de l'environnement et aux interactions entre l'Homme et les animaux dans le système alimentaire », affirme l'étude qui souligne que les Européens sont en permanence exposés à des risques environnementaux : pollution de l'airair qui, si elle a nettement diminué, demeure le premier facteur de mortalité, pollution sonorepollution sonore, et par produits chimiques.

    Le périphérique parisien, le 31 juillet 2020. © Alain Jocard, AFP
    Le périphérique parisien, le 31 juillet 2020. © Alain Jocard, AFP

    Les plus pauvres sont les plus exposés à la pollution 

    Dans les 27 pays de l'Union européenne et au Royaume-Uni, 630.000 décès pouvaient être attribués directement ou indirectement à un environnement pollué en 2012 selon les derniers chiffres disponibles, indique le rapport qui relève d'importantes différences entre l'ouest et l'est de l'Europe et selon le niveau socio-économique.

    Ainsi, en tête de peloton, la Roumanie déplore près d'un décès sur cinq lié à la pollution tandis que les meilleurs élèves, la Suède et le Danemark, en enregistrent un sur dix. Principalement liées à des cancers, des maladies cardio-vasculaires et respiratoires, « ces morts pourraient être évitées en éliminant les risques environnementaux mauvais pour la santé, souligne l'AEE dans son rapport. Les personnes les plus pauvres sont exposées de manière disproportionnée à la pollution et aux conditions météorologiques extrêmes, y compris les vaguesvagues de chaleurchaleur et le froid extrême. Cela est lié à l'endroit où ils vivent, travaillent et vont à l'école, souvent dans des zones socialement défavorisées et des quartiers en périphérie des grands axes de circulation. »

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    Point positif pour l'environnement européen : la qualité de l'eau, « excellente » dans plus de 85 % des cas pour les eaux de baignade. En ce qui concerne l'eau potable, 74 % des zones d'eaux souterraines présentent un « bon statut chimique ».

    Selon l'agence, pour améliorer santé et environnement en Europe, il faut plébisciter les espaces verts, lieux d'activité physiquephysique, de détente mais aussi d'intégration sociale, qui « rafraîchissent les villes pendant les canicules, atténuent les inondationsinondations, réduisent la pollution sonore et soutiennent la biodiversitébiodiversité urbaine ».

    En outre, parcs et jardins se sont avérés précieux pour la santé mentale et le bien-être pendant la pandémie de Covid-19, souligne l'agence européenne. La réduction de la circulation routière, la baisse de la consommation de viande et le retrait des subventions aux énergies fossilesénergies fossiles comptent parmi les autres solutions qu'elle propose.