Pour atteindre l'immunité collective, seule une campagne de vaccination de grande ampleur permettrait un relâchement dans l'application des mesures de contrôle. Et, pour un retour à la normale d'ici la fin de l'été, il faudrait que 90 % de la population française soit vaccinée. Or, les faibles intentions vaccinales dans l'Hexagone pourraient ne pas permettre de retrouver notre vie d'avant.

 


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    Il faudrait que 90 % des adultes soient vaccinés en France d'ici le 1er septembre pour espérer un retour à une vie normale, selon une étude qui note que ce taux est bien supérieur à la partie des Français se dit prêts à être vaccinés. Ces nouvelles modélisations de chercheurs de l'Institut Pasteur, de Santé publique France et de la Haute autorité de Santé partent de l'hypothèse à l'automneautomne, le taux de reproduction (R0) du virus du Covid-19, sans aucune mesure de contrôle de l'épidémie, sera au moins égal à 3, comme lors de la première vaguevague. Voire atteindra plus probablement 4 en raison de la présence majoritaire sur le territoire du variant britannique plus contagieuxcontagieux. Actuellement, environ 20 % des Français ont été infectés par le virus.

    Dans le premier scénario (R0 égal à 3), il faudrait qu'au 1er septembre, 90 % des plus de 65 ans et 70 % des 18-64 ans (soit 59 % de l'ensemble de la population) soient vaccinés pour permettre le relâchement total des mesures de contrôle et maintenir malgré tout le nombre d'hospitalisations de patients Covid en dessous de 1.000 par jour entre septembre 2021 et avril 2022. Mais, dans le second scénario, avec le variant plus contagieux, ce taux de vaccination serait insuffisant pour rester sous le seuil des 1.000 hospitalisations quotidiennes.

    © Mehdi Fedouach, AFP
    © Mehdi Fedouach, AFP

    De faibles intentions vaccinales  

    Selon ces modélisationsmodélisations, il faudrait alors vacciner 90 % des adultes pour permettre le retour à une vie normale. « Si une telle couverture vaccinalecouverture vaccinale ne peut être atteinte, un certain contrôle de la circulation du virus pourrait être tenu, par exemple par l'intermédiaire du tester-tracer-isoler, de mesures de protections (par exemple, masques) et d'un certain niveau de distanciation physiquephysique », écrivent les chercheurs dans l'étude de mise en ligne mardi.

    Mais les intentions vaccinales des Français sont actuellement bien plus faibles. Selon la dernière enquête de Santé publique France fin mars, les intentions de vaccination étaient au mieux de 79 %, pour les plus de 65 ans, tombant à 36 % pour les 18-24 ans. « Même dans les scénarios optimistes, les niveaux actuels d'intentions vaccinales dans la population française pourraient ne pas permettre un relâchement complet des mesures de contrôle », souligne l'étude qui évoque alors la possible vaccination des enfants pour atteindre cet objectif de retour à la vie normale.

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    Si seuls les adultes sont vaccinés, « une épidémie importante est malgré tout attendue chez les enfants, contribuant à l'infection des parents et des grands-parents non protégés », explique l'Institut Pasteur sur son site internetinternet. Alors, « s'il est démontré » que les vaccinsvaccins sont sûrs et efficaces chez les enfants, la vaccination de 60-69 % des 0-64 ans et de 90 % des plus de 65 ans pourraient permettre le relâchement complet des mesures de contrôle, ajoute-t-il. À ce stade, 9,5 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin en France, et 3,2 millions les deux doses.