Le jeûne, sans malnutrition, augmente la durée de vie et améliore la santé des humains. En outre, il aide à perdre ce fichu poids excédentaire. Que des avantages ? Pas si évident. Une étude britannique démontre comment ce régime aura des conséquences transgénérationnelles néfastes à long terme. La restriction alimentaire façonnerait la fécondité et la longévité des générations futures si ces descendants aiment au contraire la bonne chère et faire bombance.


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    Nos descendants affectés par les régimes à base de jeûne long ? En vogue auprès des programmes minceur, le jeûne aurait des avantages sur la santé, la perte de poids mais aussi sur l'allongement de la duréedurée de vie. Pourtant, selon une étude britannique, suivre un tel régime pourrait impacter la reproduction de nos descendants, à en croire des chercheurs de l'université de l'East Anglia.

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    « Nous savons qu'une consommation réduite de nourriture augmente la durée de vie de nombreux animaux et peut potentiellement améliorer la santé des humains, explique le Dr Edward Ivimey-Cook, de l'École des sciences biologiques de l'UEA, dans un communiqué. Cependant, on en sait peu sur les effets à long terme de réduction de l'apport alimentaire, y compris le jeûne limité dans le temps, chez les descendants éloignés. Nous voulions en savoir plus sur l'impact potentiel à long terme des régimes à jeun ».

    Nous voulions en savoir plus sur l'impact potentiel à long terme des régimes à jeun

    Pour mesurer les effets du régime à base de jeûne, les chercheurs ont observé quatre générations de Caenorhabditis elegansCaenorhabditis elegans. Ce sont des vers ronds avec une durée de vie de deux semaines, qui partagent, avec les humains, de nombreux gènes et voies moléculaires qui contrôlent le développement.  

     Suivre un régime de jeûne long pourrait être néfaste pour les descendants si ces derniers ne suivent pas le même régime alimentaire que leurs aïeux. © Yuri_Arcurs, Istock.com
     Suivre un régime de jeûne long pourrait être néfaste pour les descendants si ces derniers ne suivent pas le même régime alimentaire que leurs aïeux. © Yuri_Arcurs, Istock.com

    Des répercussions sur quatre générations

    Après avoir permis à la première génération de manger à volonté, les chercheurs ont soumis ces vers à un régime à jeun. Puis, ils ont classé leurs descendants en deux groupes, un premier leur faisant suivre un régime à jeun, le second en leur laissant une alimentation complète.

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    La durée de vie de la première génération s'est allongée tandis que les performances de reproduction ont été accrues pour les descendants suivant le même régime que leurs parents. Le groupe de vers qui a eu accès à la nourriture en quantité limitée a vu ses performances de reproduction réduites. Cet effet était évident chez les arrière petits-enfants et les arrière-arrière petits-enfants.

    Cette étude incite fortement à considérer les effets sur les générations futures des jeûnes aussi bien chez les animaux que chez les humains. « C'est vraiment important parce que cela signifie que nous devons examiner attentivement les effets à long terme du jeûne lorsque nous essayons de poursuivre des modes de vie sains -- parce que l'impact néfaste ne peut se manifester que dans des générations éloignées », conclut le chercheur. 

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