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Visé par un petit laserlaser de pointage rouge, un doigt devient lumineux et arbore une belle couleurcouleur rouge. La lumièrelumière laser a pénétré sous la peau puis a été diffusée par les tissus et le sang. Dans le rouge et le proche infrarougeinfrarouge, les rayons pénètrent jusqu'à 6 ou 8 centimètres sous la peau, sans provoquer de dommages.
En analysant la lumière ainsi diffusée, plus précisément en réalisant une spectroscopie, on remarque qu'une partie de la lumière a été absorbée. Des scientifiques se sont penchés depuis longtemps sur ce phénomène et ont compris que cette absorption est le fait de l'hémoglobine, de lipides (graisse) et de l'eau. Les signatures spectrales de ces composés sont bien comprises et cette imagerie optique diffuse (IOD) est utilisée pour mesurer la quantité d'oxygène dans le sang (l'oxymétrie).
Cette méthode permet de faire bien d'autres choses. On l'utilise par exemple au laboratoire pour l'étude du fonctionnement cérébral chez l'animal. Alors que les analyses par rayons Xrayons X donnent de belles images montrant les structures anatomiques, l'imagerie optique diffuse renseigne sur l'activité métabolique, permettant même d'estimer la consommation d'oxygène ou la densité des tissus.
L'idée d'utiliser l'IOD pour le diagnostic du cancer du sein n'est pas nouvelle. En effet, quand une tumeur se développe, elle se vascularise intensément et concentre donc de plus en plus d'hémoglobine, ce qui peut être détecté. Depuis 2003, l'équipe du Beckman Laser Institute, de l'Université de Californie à Irvine, explore cette opportunité. Elle vient de publier dans la revue Radiology le résultat d'une étude préliminaire sur 60 patientes, traitées pour un cancer du seincancer du sein. Pour l'examen, l'équipement est simple, se composant d'un système informatique et d'un petit appareil, tenant dans la main, embarquant l'émetteur laser (dans le proche infrarouge) et les capteurscapteurs.
Les résultats montrent que les techniques d'analyse mises au point repèrent bien la présence de tumeurs et donnent suffisamment d'indications sur l'activité métabolique pour distinguer si elle est maligne (donc dangereuse) ou bénigne. De plus, expliquent les chercheurs, les résultats de l'examen peuvent venir compléter une chimiothérapiechimiothérapie destinée à réduire la tumeur en permettant de suivre précisément les effets du traitement, et donc de l'ajuster au besoin.
Enfin, les auteurs remarquent que cet examen donne de bons résultats même quand le tissu mammaire est dense, une caractéristique qui rend la mammographiemammographie moins lisible. Or c'est fréquemment le cas chez les jeunes femmes, et, justement, les cancers sont chez elles plus dangereux. Une détection précoce est donc précieuse.
Très encourageants, ces résultats restent à confirmer par une étude à plus grande échelle qui va démarrer prochainement aux Etats-Unis.