Étudiant le cas d’une randonneuse décédée suite à une surconsommation d'eau, des chercheurs donnent des recommandations pour éviter ce genre d'accidents. En effet, une hyperhydratation peut conduire à une chute brutale de la concentration en sodium dans le sang et provoquer un œdème sévère au cerveau.
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Boire trop d’eau lors d'un effort sportif peut être dangereux. © Wisconsin Department of Natural Resources, Flickr, CC by-nd 2.0
Certes, il faut s’hydrater pendant un effort, surtout en plein soleilsoleil, mais pas trop non plus... Dans un article paru dans Wilderness & Environmental Medicine, des scientifiques détaillent le cas d'une randonneuse décédée en 2008 dans un cas typique d'excès d'hydratationhydratation. Cette londonienne de 47 ans, en bonne santé, participait à une randonnée de 10 km dans le parc national du Grand Canyon, avec un dénivelé d'environ 900 m. Sur une période de cinq heures, elle a bu de grandes quantités d'eau, mais a très peu mangé. La journée était ensoleillée. Les températures de 10 °C environ au départ étaient de 26,6 °C au terme de la course.
Une heure environ après l'arrivée, la patiente s'est effondrée mais a repris conscience dans un premier temps, sans signe apparent de traumatisme crânien. Les personnels d'urgence sont arrivés sur place rapidement. Elle était alors assise, éveillée, mais lente à répondre et se plaignait d'un mal de tête. Plus tard elle a vomi un grand volumevolume de liquideliquide clair et a perdu connaissance.
À l'hôpital où elle a été transportée, l'imagerie médicale et les tests de laboratoire ont confirmé une hyponatrémie et une encéphalopathie. La patiente n'a jamais repris conscience et est décédée 19 heures plus tard d'un œdème cérébral sévère causé par une intoxication à l'eau. Les auteurs espèrent que ce cas aidera les médecins à mieux identifier et traiter cette pathologie.
Les athlètes risquent une intoxication à l’eau
Les symptômes précoces de l'hyponatrémie associée à l'exercice (EAH pour exercise-associated hyponatremia)) ressemblent à ceux d'une déshydratation, d'où la difficulté du diagnostic : nausée, vomissements, malaises, maux de tête. Souvent, il existe un délai entre l'arrêt de l'exercice et les premiers symptômes : une fois l'exercice terminé, le fluide restant dans le tube digestiftube digestif est absorbé et le flux sanguin est redirigé ailleurs qu'aux muscles.
Quand des sportifs courent dans la chaleurchaleur, les médecins peuvent penser à une déshydratationdéshydratation et administrer des fluides isotoniques ou hypotoniques, ce qu'il ne faut surtout pas faire en cas de surhydratation ! À l'inverse, ce sont des solutions salines hypertoniques qui doivent être données pour inverser les effets de l'EAH.
L'hyponatrémie a lieu à des concentrations en sodiumsodium qui ne sont pas forcément considérées comme basses. La sévérité des symptômes est plutôt liée à la rapiditérapidité des changements de concentration de sodium plus qu'à sa valeur absolue. Le diagnostic doit donc s'appuyer sur les antécédents d'absorptionabsorption de gros volumes d'eau et la détérioration de l'état mental après l'exercice.
La reconnaissance des signes et l'utilisation du traitement approprié pourraient donc sauver des vies, d'autant plus que les sports d’endurance deviennent de plus en plus populaires.