Une simple lueur de bougie peut affecter le sommeil des personnes sensibles. Cette sensibilité varie considérablement selon les individus et peut entraîner des conséquences graves sur tout notre organisme.


au sommaire


    Notre horloge biologique interne est étroitement liée à la lumièrelumière : les capteurscapteurs photosensibles de la rétine détectent le niveau lumineux et envoient un signal au système nerveux central qui produit la mélatonine, une hormone qui favorise l'endormissement. On sait ainsi qu'une exposition à la lumière avant le coucher perturbe gravement le sommeil, notamment la lumière bleue des écrans de smartphones et autres tablettes. Mais cette sensibilité varie considérablement selon les individus, révèle une étude de l'Université de Monash (Australie) publiée le 28 mai dans la revue scientifique PNAS.

    Certaines personnes voient leur taux de mélatonine diminuer de moitié dès 10 lux. <i>© Andrew Phillips et al, PNAS, </i>2019
    Certaines personnes voient leur taux de mélatonine diminuer de moitié dès 10 lux. © Andrew Phillips et al, PNAS, 2019

    Les chercheurs ont suivi 55 personnes durant huit semaines en les exposant à des sources lumineuses de différentes intensités (entre 1 et 2.000 luxlux) durant 5 heures, 4 heures avant le coucher jusqu'à une heure après. Résultat : à 25 lux en moyenne, soit la lumière émise par un écran électronique, la production de mélatonine est divisée par deux. Dès 10 lux, soit l'équivalent d'une faible liseuse, l'endormissement est retardé de 22 minutes en moyenne. À 50 lux, soit un éclairage intérieur classique, il vous faudra 109 minutes de plus pour tomber dans les bras de Morphée. Pour autant, tout le monde n'est pas à égalité concernant cette sensibilité à la lumière : certains voient leur taux de mélatonine divisé par deux dès 6 lux, soit l'équivalent de la lueur d'une bougie, quand d'autres supportent jusqu'à 350 lux.

    La lumière artificielle produit un décalage horaire permanent

    Ces variations ne s'expliquent pas encore très bien : la différence vient-elle de la rétine, plus ou moins sensible à la lumière, ou de la réponse au niveau du système nerveux central ? Toujours est-il que les personnes sensibles exposées le soir à la lumière artificielle se trouvent dans « un décalage horaire permanent », affirme Sean W. Cain, l'un des auteurs de l'étude. Or, le manque de sommeil a de graves conséquences sur la santé. « Chacun de nos organes est régulé par une horloge internehorloge interne. Quand le rythme circadien est perturbé, c'est tout le système qui dysfonctionne », met en garde le chercheur qui estime que ces dérèglements pourraient expliquer en partie l'épidémieépidémie d’obésité et de diabètediabète.


    Pour être heureux, éteignez la lumière !

    Article de Destination Santé publié le 05/01/2011

    Si pour bien dormir il est conseillé d'éteindre les lumières, le même conseil peut être donné pour être heureux ! En effet, la mélatonine d'abord et l'hippocampehippocampe ensuite seraient perturbés par la lumière au cours de la nuit.

    Dormir dans une obscurité totale, voilà qui serait important. Aussi bien pour le sommeil... que pour la santé mentale. Cette observation, en tout cas, vaut pour les hamsters de Sibérie. Une équipe américaine a constaté qu'une lumière, même de faible intensité, perturbait le métabolismemétabolisme cérébral de ces rongeursrongeurs.

    Dans la nuit, une faible luminositéluminosité provoquerait chez ces rongeurs des modifications de l'hippocampe. C'est la conclusion d'une étude menée à l'université d'État de l'Ohio et présentée au congrès annuel de la Society for Neuroscience à San Diego. La moitié des animaux étudiés a été placée dans une obscurité totale, pour y dormir 8 heures d'affilée, les autres animaux se voyant imposer une lumière de 5 lux. C'est une source lumineuse équivalente à celle d'une télévision allumée, dans une pièce par ailleurs plongée dans le noir.

    Fatigue, dépression… et obésité !

    Résultat, les hamsters du second groupe ont présenté davantage de symptômessymptômes de dépression... Des changements observés au niveau de leur hippocampe seraient liés à une altération de la production de mélatonine, laquelle, on le sait, dépend en grande partie de l'obscurité. 

    Ces résultats complètent ceux de précédentes études. L'une d'elles avait montré qu'une lumière à la fois intense et constante pendant la nuit provoquait l'apparition de troubles dépressifs chez la souris. Une autre a également fait ressortir une prise de poids, dans ces mêmes conditions.