Comment estimer, en intérieur, le risque d’infection par le coronavirus responsable de la Covid-19 ? Les chercheurs se posent la question depuis de nombreux mois maintenant. Et une réponse bon marché se cache peut-être dans les niveaux de CO2.
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Lorsque nous respirons, à chaque expiration, nous générons du CO2. Et puisque les personnes atteintes de Covid-19 propulsent également en expirant, des coronavirus infectieux, des chercheurs de l’université du Colorado (États-Unis) ont eu l'idée de se servir du taux de CO2 mesuré dans une pièce pour estimer le risque de transmission du coronavirus SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19. « C'est une option pratique et peu coûteuse d'évaluer le risque », assure Jose-Luis Jimenez, chimiste, dans un communiqué de l’université.
Pour mettre au point leur système, les chercheurs ont créé un modèle qui reproduit comment une personne infectée exhale des virusvirus et du CO2, comment d'autres personnes dans la même pièce inhalent et expirent et comment virus et CO2 s'accumulent dans l'airair ou sont éliminés par la ventilationventilation. Ne manque que d'y ajouter la façon dont le flux d’air circule dans la pièce. Mais cela redeviendrait plus coûteux.
Un risque à évaluer en fonction de l’usage de la pièce
Les chercheurs soulignent qu'il est important de comprendre qu'un taux de CO2 brut ne suffit pas à conclure quant à la « sûreté » d'une pièce. Ainsi, un niveau de 1.000 parties par million (ppmppm) - soit bien plus qu'en extérieur où les niveaux avoisinent aujourd'hui les 415 ppm - dans une bibliothèque silencieuse où les gens portent des masques peut être considéré comme plus sûr que dans une salle de sport où les gens s'activent sans masques.
Le modèle des chercheurs donne en revanche un risque relatif assez intéressant. Si dans un gymnase, la ventilation fait baisser le niveau de CO2 de 2.800 ppm à 1.000 ppm, le risque de transmission du SARS-CoV-2 sera divisé par quatre. Au contraire, si un afflux de personnes dans une bibliothèque fait monter le niveau de CO2 de 800 à 1.600, le risque de transmission sera multiplié par trois. Et une chose semble acquise : plus le niveau de CO2 dans l'air est bas, plus le risque d'infection est faible.