Les tomates et les patates pourraient contenir les futures molécules anti-cancer

Les futurs médicaments contre le cancer – qui reste l’une des principales causes de décès dans le monde – pourraient être formulés à partir de composés bioactifs présents dans des plantes de la famille des Solanacées, comme les pommes de terre, les tomates et les aubergines. Appelés « glycoalcaloïdes » (GA), ces composés naturels sont produits par des plantes déjà utilisées en médecine traditionnelle pour soigner de nombreux troubles. Les GA présentent des propriétés antitumorales significatives, comme un fort effet inhibiteur sur la croissance des cellules cancéreuses.

Des scientifiques polonais ont passé en revue les dernières recherches (entre 2015 et 2022) sur les propriétés anticancéreuses des GA des Solanacées. Si cette famille de plantes contient des toxiques à cause des alcaloïdes produits, une dose thérapeutique de ces composés devrait permettre d’obtenir de bons résultats anti-cancer. Les chercheurs se sont focalisés sur cinq GA : solanine, chaconine, solasonine, solamargine et tomatine.

Structures moléculaires des glycoalcaloïdes des Solanacées. © Winkiel et al. Front. Pharmacol. 2022

Des mécanismes encore à l’étude

Par exemple, la solanine contenue dans des pommes de terre, dont le niveau dépend de l'exposition à la lumière et de la température, empêche la formation de substances cancérigènes dans l'organisme et inhibe les métastases. La tomatine (des tomates) favorise la régulation du cycle cellulaire par l'organisme afin de pouvoir tuer les cellules cancéreuses. La solamargine des aubergines empêche les cellules cancéreuses du foie de se reproduire, etc.

Les chercheurs indiquent que ces composés pourraient être appliqués en combinaison avec d'autres médicaments ou thérapies, afin d’améliorer leur efficacité. Gare toutefois à leurs effets cytotoxiques relevés par certaines études : la sécurité des médicaments devra être bien étudiée avant de développer tout médicament à base de GA.