Une vaste étude danoise vient confirmer l’absence de lien entre l’autisme et le vaccin ROR. De quoi contrecarrer le mouvement anti-vaccins qui reste très vif en France et dans le monde.
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De nombreux parents en sont encore persuadés : l'autisme de leur enfant a été provoqué par le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) qui leur a été administré. En 1998, publiée dans la revue The Lancet, une étude (retirée depuis, voir ci-dessous) affirmait qu'une douzaine de jeunes enfants avaient développé des troubles du spectrespectre de l'autisme peu après avoir reçu le vaccin ROR, ce qui avait contribué à alimenter un mouvementmouvement anti-vaccins en France et dans le monde.
Depuis, d'autres études pointant du doigt les sels d'aluminiumaluminium ou de mercuremercure, utilisés comme adjuvantsadjuvants dans certains vaccins, ont renforcé la méfiance de certains parents. Le scepticisme envers les vaccins a d'ailleurs été listé par l'OMSOMS comme l’une des principales menaces pour la santé en 2019.
Aucune augmentation du risque chez les enfants vaccinés
Une nouvelle étude danoise portant sur 657.461 enfants nés entre 1999 et 2010, la plus large jamais menée, vient pourtant de conclure à une absence de lien entre autisme et vaccinationvaccination. Selon les calculs des chercheurs, « aucune augmentation du risque n'a été observée entre les enfants vaccinés et non vaccinés ». Cette étude vient confirmer de nombreuses autres qui attestent toutes de la non-dangerosité des vaccins et des adjuvants, comme celles de l’Académie de médecine française ou de l’American Medical Association. En 2002, l'OMS avait également analysé onze études épidémiologiques et trois études de laboratoire pour conclure « qu'il n'existe aucune preuve quant à une association de cause à effet entre le vaccin ROR et l'autisme ou les troubles autistiques ».
Les causes de l'autisme demeurent largement mystérieuses et sont multifactorielles. La maladie aurait une forte composante génétique : « Être un garçon et présenter des antécédents familiaux sont d'ailleurs deux facteurs de risquefacteurs de risque reconnus », atteste l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui n'exclut cependant pas des causes environnementales ou les médicaments, comme la Depakine, administrés à la mère durant la grossessegrossesse.
Vaccin et autisme : l'étude était falsifiée !
Article de Claire PeltierClaire Peltier publié le 10/01/2011
La revue British Medical Journal consacre un dossier à l'étude qui avait lié la vaccination ROR et l'autisme. Les données auraient été volontairement falsifiées par les auteurs.
Publiée dans The Lancet en 1998, l'étude sur les effets de la vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons sur l'autisme avait provoqué une vaguevague d'effroi parmi la communauté scientifique et surtout chez les parents des enfants vaccinés. Douze ans plus tard, en février dernier, la revue s’est rétractée et a retiré l'article.
L'auteur Andrew WakefieldWakefield et ses collègues indiquaient pourtant que neuf enfants sur 12 auraient contracté des symptômessymptômes comportementaux d'autisme régressif, dans un délai très court (6,3 jours en moyenne) suivant la vaccination. Les choses auraient pu s'arrêter là en ayant pour conséquence une forte baisse de la couverture vaccinalecouverture vaccinale des enfants, mais c'était sans compter sur le travail du journaliste d'investigation Brian Deer.
Des symptômes détectés avant la vaccination
Aujourd'hui, la revue British Medical Journal (BMJ) consacre un dossier à l'enquête du journaliste, qui s'est rendu dans les familles des enfants, et accuse les auteurs d'avoir volontairement falsifié les données. Car les choses ne collent pas d'un point de vue chronologique. Les 12 enfants considérés comme « normaux » avant la vaccination d'après les auteurs ne l'étaient pas en réalité. Cinq enfants auraient déjà montré des signes de troubles du développement avant la vaccination. De plus, pour les autres, les premiers symptômes ne seraient pas survenus quelques jours, mais bien quelques mois après la vaccination.
Plus étonnant, parmi les neuf enfants soi-disant atteints d'autisme régressif, trois n'ont même en réalité jamais été diagnostiqués autistes, et seulement un serait réellement atteint d'autisme régressif. Ces tricheries se comprennent mieux lorsque l'on apprend que l'étude avait été commandée pour appuyer une action en justice et que les parents des enfants étudiés avaient été recrutés par le biais de militants antivaccination.
Malgré les premières remises en cause de la publication, qui datent de 2004, la rougeole, maladie grave, est aujourd'hui en recrudescence due à la mauvaise publicité du vaccin.