Lors des pics de pollution, il n'est pas rare de voir la vitesse abaissée sur les voies rapides aux abords des grandes villes. Certains veulent voir ses réductions s'appliquer sur toutes les autoroutes de France. La vitesse maximale serait alors de 110 km/h au lieu de 130 km/h. Il est en effet admis que lorsque les voitures roulent moins vite, elles polluent moins. Mais dans quelle mesure ?


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    Parmi les 149 propositions de la Convention citoyenne dévoilées le 23 juin, une fait débat dans la population française : la proposition d'abaisser la vitessevitesse sur les autoroutes de 130 à 110 km/h. Cette dernière vise à diminuer les émissionsémissions de gaz à effet de serre, et plus particulièrement le CO2, dû aux transports. Le secteur représente 24,4 % des émissions de CO2 en France, avec la voiturevoiture comme moyen de locomotion le plus polluant (75,5 % des émissions) devant l'avion et le bateau.

    Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting réalisé auprès de 1.005 français, 55 % des sondés estiment que la diminution de la vitesse proposée par la convention collective ne diminuera pas la pollution émise par les voitures. Dans quelle mesure la diminution de la vitesse peut-elle avoir un effet positif sur la pollution ?

    Au point de départpoint de départ de notre raisonnement, une constatation : plus on veut rouler vite, plus on accélère. Or, lorsque l'on appuie sur l'accélérateur, le moteur tourne plus rapidement. Il a alors besoin de plus d'énergieénergie et, de fait, de plus de carburant pour fonctionner.

    Cependant, il faut noter que la consommation de carburant n'est pas proportionnelle à la vitesse de la voiture. Ainsi, elle est maximale au démarrage. Les émissions de polluants (gaz à effet de serre, particules, etc.) sont, quant à elles, proportionnelles à la consommation.

    Exemple : avec une voiture diesel (norme Euro 4), une baisse de vitesse de 10 km/h peut représenter une diminution des émissions d'oxydes d'azoteoxydes d'azote (NOx) de 10 %. La majorité des études révèlent un effet plutôt positif des mesures de limitations de vitesse sur les voies les plus rapides avec une baisse des émissions allant jusqu'à 20 % et une amélioration notable de la qualité de l’air ambiant, selon l'Ademe. 

    Si les mesures de limitation de vitesse semblent efficaces sur voies rapides, elles ne le sont pas nécessairement en zone urbaine. © maho, Fotolia
    Si les mesures de limitation de vitesse semblent efficaces sur voies rapides, elles ne le sont pas nécessairement en zone urbaine. © maho, Fotolia

    Seule la vitesse compte ?

    Dans la réalité, les choses ne sont pas aussi simples. Par exemple, une voiture qui circule en 5e vitesse à 50 km/h (mieux vaut éviter si vous tenez à votre véhicule) contraint son moteur à des efforts pour maintenir son régime de rotation et lui éviter de caler. Elle consomme donc plus qu'une voiture qui roule à la même vitesse, mais en 3e.

    Un filtre à air encrassé (qui appauvrit le mélange carburant-comburantcomburant), des pneuspneus sous-gonflés (dont la surface de contact avec la route est plus importante) ou encore la présence d'un coffre de toittoit sont autant d'éléments qui participent à une augmentation de la consommation d’une voiture, et donc, de ses émissions de polluants.

    Un effet plus contrasté sur les routes urbaines

    Considérant l'ensemble de ces paramètres, il s'avère que, sur les voies urbaines, les effets d'une réduction de vitesse sont plus contrastés. En fonction de la typologie de la zone, notamment, ou de l'impact sur la congestion du trafic, les études concluent par exemple à des variations de concentrations en dioxyde d'azote comprises entre -40 et +30 % et à des variations de concentrations de benzènebenzène comprises entre -45 et +100 % !