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    Il existe actuellement plusieurs types de mesures permettant de lutter plus ou moins efficacement contre l'érosion des sols. Précisons avant de les présenter que la solution ultime qui consisterait à transformer les zones cultivées en prairies ou en forêts n'est logiquement pas privilégiée dans le contexte actuel, où la demande en produits alimentaires et en agrocarburantsagrocarburants ne fait qu'augmenter.

    Les solutions « intermédiaires » à privilégier : l’aménagement de « chenaux enherbés ». © O. Evrard

    Les solutions « intermédiaires » à privilégier : l’aménagement de « chenaux enherbés ». © O. Evrard

    On peut classer les mesures existantes en deux grandes « familles ».

    La première famille que nous qualifierons de « palliative », ne s'attaque qu'aux symptômessymptômes générés par l'érosion. Votre village est régulièrement envahi par des torrentstorrents de boue ? Qu'à cela ne tienne, construisons un grand bassin d'orageorage à l'entrée du village, et il sera protégé. C'est peut-être vrai dans certains cas, mais ce type de solution (assez radical, vous en conviendrez) comporte plusieurs inconvénients. Tout d'abord, la constructionconstruction d'un bassin d'orage coûte cher. Ensuite, elle ne résout pas le problème à la source (les sédimentssédiments peuvent toujours quitter leur champ d'origine au premier orage venu) et peut donc se révéler inefficace à plus ou moins court terme. En effet, quand le bassin d'orage est rempli, il faut le vider, ce qui pose pas mal de problèmes car les sédiments issus des zones agricoles sont parfois considérés comme des déchetsdéchets (ils ont en effet été en contact avec pas mal de substances considérées comme nocives, à l'image des pesticidespesticides). On doit dès lors les entreposer dans des décharges spécialisées, ce qui n'est pas bon marché.

    À l'opposé, l'autre « famille » de mesures vise à empêcher l'érosion des sols et se veut donc préventive. Mais comment fait-on pour empêcher le départ des particules de sol de leur champ préféré ? Il existe en fait pas mal de techniques agricoles dites alternatives. Parmi celles-ci, on peut citer le travail du sol simplifié, le semis direct, les cultures sur paillis...

    Les solutions « intermédiaires » à privilégier : retenues constituées de digues en terre renforcées. © O. Evrard

    Les solutions « intermédiaires » à privilégier : retenues constituées de digues en terre renforcées. © O. Evrard

    Entre ces deux familles de solutions, on peut également imaginer des solutions intermédiaires, dans le sens où on peut se dire qu'il est intéressant d'agir à mi-chemin entre les champs et les villages. Il s'agit en quelque sorte de briser la « connectivité » existant entre ces deux types de zones. Pour y parvenir, on prend des mesures dites d'hydraulique douce. On sème des bandes enherbées et autres chenaux enherbés. On crée des petites retenues. Ces solutions ont fait leurs preuves dans la région de Saint-Trond (Belgique) et dans le Pays de Caux (Normandie, France), où elles ont été testées avec succès par des agences locales.